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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 10:57
Marche impériale

Le jeune officier Napoléon Bonaparte avait commis un opus intitulé « le souper de Beaucaire » dans lequel il affirmait son engagement jacobin, se plaçait sous la protection de Barras et de Augustin Robespierre, frère de Maximilien, tous deux  d’ardents Montagnards, matait avec détermination les complots monarchistes ou contre-révolutionnaires sous le Directoire. Bref, homme de gauche.

Il poursuivit ensuite son parcours en perpétrant le coup d’état du 18 Brumaire An VIII (9 novembre 1799) par lequel il se proclama Premier Consul, puis Consul à vie, et enfin se couronna le 18 mai 1804 Empereur des Français par un senatus-consulte, rendit son titre héréditaire, et fonda une noblesse d’Empire.

Sacrée trajectoire dextrogyre !

Mais aujourd’hui, que fait Emmanuel Macron qui n’avait de cesse de se déclarer « Et de droite, et de gauche » durant toute sa campagne pour l’élection présidentielle ?

Ayant participé à un gouvernement de gauche sous la présidence de François Hollande, il commence par attirer dans ses filets des élus de gauche, séduits par ses déclarations à coloration socialisante. Ses initiatives au sein du gouvernement laissent à penser qu’il a le souci de relancer la machine économique tout en œuvrant pour protéger non pas l’emploi, mais le salarié. Ses projets ont une teinte résolument sociale. Voilà donc bien un homme « et de gauche ».

Mais installé au pouvoir, comment sonnent ses propos ? Il se veut « Jupitérien », rien que ça ! Et puis, « des chômeurs fainéants, des employées pour la plupart illettrées, des manifestants semant « le bordel » (sic), et tout à l’avenant …

Un style de gouvernement frisant le « pouvoir personnel », où les ministres sont de simples collaborateurs soumis à l’examen des résultats.

Enfin, les cerises sur le gâteau : Son anniversaire au château de Chambord, un entretien en déambulant à travers les couloirs de l’Elysée, son élection due à « son peuple » (resic ). Même dérive dextrogyre !

Visiblement, en schématisant à peine, ne sommes-nous pas à la veille d’une marche à pas forcés vers le  Consulat et puis l’Empire ?

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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 10:36
Hystérie collective

Laissons la famille et les proches de Johnny Halliday pleurer sa mort dans leur intimité. Et que ses fans manifestent leur propre peine et leur compassion reste encore du domaine de l’intime qu’il convient de respecter.

Mais que dès cette disparition et jusqu’au dernier quart d’heure de la nuit, l’ensemble des chaines de télévision et de radio du service public sacrifient tous leurs programmes d’information et de variétés à cet événement et à cette personnalité du showbiz relève de l’hystérie.

A-t-on encore le droit dans ce monde hyper médiatisé de ne pas se consumer d’admiration pour un chanteur aussi populaire soit-il, de souhaiter rester à l’écart du maelstrom organisé, et durant le temps des messes télévisuelles à lui consacrées, de trouver tout de même de quoi s’informer de ce qui se passe dans le monde de réellement important pour l’avenir de l’humanité ? A subir tout le tremblement et l’ostentation soudain déployés, on serait tenté de croire que désormais, la vie n’est rythmée que par la ritournelle et les paillettes. Cela dit calmement sans friser le blasphème.

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 15:46
De père en fils
De père en fils

Gattaz père et fils

Zone de texte:  En 1986, Yvon Gattaz, président du CNPF (syndicat des patrons) promet au ministre Philippe Séguin l'embauche de « 471 000 chômeurs, dont 400 000 la première année » contre un assouplissement de la loi sur l’emploi les charges patronales et le travail. Ses revendications sont en grande partie satisfaites. Pourtant, l'effet sur l'emploi parait négligeable, le chômage passant de 8,6 à 8,8 % un an après la réforme.

En 2016, son fils Pierre Gattaz, président du MEDEF clone du CNPF paternel revient à la charge et promet à coups de pin’s ostensibles à la boutonnière la création de 1 million d’emploi en échange des mêmes exigences pourtant en grande partie précédemment réalisées.

Depuis, on assiste à l’hécatombe des délocalisations sans que Monsieur Fils n’émette la moindre déploration. Et cerise sur le gâteau, M. Wauquiez jette l’anathème sur les chômeurs qu’il accuse d’être le cancer de l’assistanat. Incorrigibles, ces distingués humanistes !

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 16:05
Unijambiste

Suite aux Infos dans « Le Monde » du 17/11/2017 et « Marianne » du 18 au 25/11/2017:

On se souvient qu’au cours de l’envolée lyrique où il tonitruait « J’aime l’entreprise », Manuel Valls prévenait qu’il serait attentif aux résultats des allègements de charges que le gouvernement accordait aux entreprises. M. Gattaz, patron du Medef avait répliqué qu’il n’était pas question de poser des conditions aux mesures adoptées. Bref, confiance aveugle au patronat.

Bruno Lemaire, candidat malheureux de la droite à l’élection présidentielle de 2017 et devenu ministre de l’Economie du nouveau gouvernement sous la houlette d’Emmanuel Macron élu président de la République auquel il s’est promptement rallié n’a-t-il pas dit  la même chose lors de l’Université d’été du Medef le 30 août?

«  Je ne crois pas à cette logique de condition, qui ruine le bien le plus précieux pour une économie de la confiance ».

Ainsi donc, Confiance est le maître-mot véhiculé par la loi El Khomry sous la présidence Hollande et contenu dans la nouvelle loi Travail de la présidence Macron. Les chefs d’entreprises en sont évidemment dignes, ben voyons !

Et donc, le droit social français a été largement expurgé de tout ce qui entravait la liberté d’action du patronat, cela sans aucune contrepartie qui aurait protégé le salarié:

- Liberté de travail le dimanche, allègement de la protection de l’emploi, réduction et limitation des indemnités prudhommales, facilité du licenciement, etc … bref, tout ce qui pourrait a priori faciliter l’embauche croit-on.

Or, à quoi assiste-t-on ?

Branle bas de combat au sein des grandes entreprises :

- Par exemple, Engie, pour alléger ses coups de production engage la délocalisation de ses centrales téléphoniques en Afrique francophone, supprimant ainsi plus de 1000 postes.

- General Electrique exprime d’avance sa « déception quant aux résultats de ses filiales françaises ».  On sait ce que ce genre de déclaration laisse entrevoir quant à l’emploi.

- Grâce aux nouvelles dispositions du nouveau code du travail donc, on voit que les grandes entreprises pourront licencier en France sans qu’il leur faille prouver qu’elles ne font pas de juteux bénéfices ailleurs en Europe.

Alors, pas de conditions mais la confiance aveugle accordée aux entreprises qualifiées a priori de vertueuses ?

Vertueuses aussi les grandes fortunes s’essoufflant dans leur course à l’ « optimisation fiscale » ?

Et ne nous berçons pas d’illusions. Les grandes fortunes investissent là où la rentabilité leur paraît la plus lucrative et non pas en vertu d’on ne sait quel patriotisme économique.

Mais dans le même temps, des mesures draconiennes de contrôle envers les chômeurs considérés par M. Wauquier  nouveau patron de la droite comme le « cancer de l’assistanat ».

Dire que Emmanuel Macron s’affirmait « Et de droite, et de gauche ». Manifestement, il claudique dangereusement de la jambe gauche.

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13 septembre 2017 3 13 /09 /septembre /2017 11:07
Macron dans le texte

Outre des propos précipités ou à contre sens, Emmanuel Macron, autoproclamé « Jupitérien » s’autorise toutes sortes de saillies sans aucun égard envers ceux que ses affirmations cherchent à atteindre. Il devrait pourtant en tant que représentant de tous les Français tenir compte de certaines susceptibilités éventuelles., même et surtout si ses attaques touchent à certaines vérités. Mais à l’évidence, l’assurance débordante qu’il a de lui-même et sa volonté de démontrer sa détermination en tout lui masquent certaines règles de sociabilité.

 

Florilège :

- «Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien».

- Il prend la Guyane pour une île, et qui plus est,  " Matthias, lycéen à Bourg-en-Bresse rejoint sa mère expatriée en Guadeloupe » puisque pour Macron, la Guadeloupe n’est pas la France n’est-ce pas.

- Lors d'une discussion avec un agent du Centre de sauvetage et de surveillance d'Etel dans le Morbihan, le chef de l'Etat a évoqué les kwassa-kwassas des canots de pêche comoriens également utilisés par les passeurs de migrants, à bord desquels un grand nombre d'entre eux a tragiquement trouvé la mort. "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien ! C'est différent", a lancé Emmanuel Macron, en toute légèreté.

- "Lorsqu’on habite Stains en région parisienne ou Villeurbanne en région lilloise, il est plus simple de créer son entreprise et de chercher des clients que d’avoir un entretien d’embauche." Geographie fantaisiste.

- « J'ai vécu, quand j'étais adoles­cent, avec envi­ron 1000 euros par mois, oui. Quand j'ai quitté ma famille pour venir à Paris, j'ai vécu en donnant des cours parti­cu­liers pendant deux ans. Je sais ce que c'est de boucler une fin de mois diffi­cile. » Un étudiant à 1000€  mensuels et smicards même combat ?

- « Nous ne devons pas oublier que c’est de là, c’est d’Oradour que vient notre fierté républicaine, le CNR qui a construit nos équilibres, notre force et le projet européen ».

Or, le CNR (Conseil national de la Résistance ) créé en 1943 a énoncé son programme en 1944 avant le drame d’Oradour sur Glane.

-Evoquant le cas des ouvrières des abattoirs Gad, il déclare sans précaution de langage :

Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées ».

A un ouvrier peut-être chômeur qui lui reproche son costume, il répond : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt : la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ». Peut-être, cet ouvrier ne demandait-il que ça, travailler.

De même, réagissant à ceux qui témoignent de la méfiance ou de la crainte face aux ordonnances et à la réforme du code du travail, il les traite de « fainéants ».

Et ainsi, tout à l’avenant.

 

Dans une conversation avec des journalistes juste avant son allocution de président élu en mai 2016, Macron déclarait :

« Si je passe en ce moment sur toutes les chaînes, j'aurai l'air intelligent»,

Intelligent, certes il l’est sans conteste. Mais il ne devrait pas confondre volontarisme et détermination avec l’agitation et la fébrilité, voire la désinvolture. La mésaventure de Sarkosy devrait l’inciter à plus de prudence et de pondération.

 

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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 13:21
Les ordonnances Macron

Précisons quelques évidences.

Le but des entreprises est de faire du profit. Et en prospérant, elles font progresser l’économie du pays, et donc son enrichissement. Cela se mesure à travers la variation du P.I.B (Produit Intérieur Brut). Ce sont elles qui créent les richesses.

Quant aux emplois qu’elles créent, cela dépend de la variation de leurs carnets de commandes. Il paraît évident que si les carnets de commandes sont vides, les entreprises ne peuvent pas continuer à payer des employés à ne rien faire au risque de précipiter leur propre naufrage. Dans un environnement mondial, les carnets de commandes dépendent étroitement de la compétitivité. On peut considérer que c’est en quelque sorte une guerre commerciale. N’oublions pas que nous vivons désormais dans « le village Monde »

Il appartient donc à l’Etat de créer les conditions propices à la croissance de l’économie, donc à la prospérité des entreprises. Bref, il s’agit de rendre les entreprises compétitives au regard de leurs concurrentes à travers le monde.

Dans ce contexte, les mesures que prend le gouvernement dirigé par Edouard Philippe sous la houlette du Président de la République Emmanuel Macron ne me surprennent ni ne me choquent aucunement. L’Etat est dans son rôle.

Mais, l’Etat devrait aussi faire comprendre aux chefs d’entreprises que la compétitivité ne relève pas exclusivement des charges et du code du travail. Elle dépend aussi de l’esprit d’innovation des chefs d’entreprises et de la rationalité de la gestion entre autres.

Cependant, dans l’action gouvernementale, tous comptes faits, n’est-on pas resté au milieu du gué ? Dans une perspective « gagnant-gagnant », le compte n’y est pas. Pour le moment en tout cas.

Le candidat Macron s’était déclaré « Et de gauche et de droite ». La droite est au rendez-vous. Rien d’étonnant. Un premier ministre Edouard Philippe venu de la droite et qui avait d’abord défendu le programme d’Alain Juppé, un ministre de l’Economie Bruno Lemaire candidat malheureux à la primaire de la droite et un ministre du budget Gérard Darmanin qui avait soutenu dans cette même primaire la candidature de François Fillon avant le naufrage de ce dernier, tout ce monde ne pouvait manifestement pas débarquer subitement avec armes et bagages à gauche. Certes. Mais c’est sous la direction d’un Président de la République auto-proclamé « et de droite et de gauche » et surtout « jupitérien » qu’ils sévissent. Leur marge est donc étroite, et on devrait retrouver cette oscillation présidentielle dans les mesures décidées. Or, pour le moment comme Sœur Anne, on ne voit venir à l’horizon ordonnancielle « que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ».

Ainsi, la flexibilité de l’emploi est bien au rendez-vous. Mais quid de la sécurité ?

Les salariés vont voir leur bulletin de salaire s’améliorer grâce à la baisse des cotisations salariales. Mais en deux temps, et la compensation par l’augmentation de la CSG va frapper de plein fouet des retraités fragiles. Certes, 40€ de moins par mois pour des retraites de plus de 2000€, si cela permet d’améliorer le salaire des actifs les moins favorisés, cela répond au souci de la solidarité. Mais qui peut sérieusement croire que les retraités qui perçoivent une retraite mensuelle de 1200€ sont des retraités favorisés comme le prétend le gouvernement ? Cela frise la désinvolture, la provocation ou le mépris.

Retirer 5€ à l’APL, est-ce de la solidarité envers les étudiants qui le plus souvent sont contraints d’exercer un petit emploi pour compléter leurs maigres revenus, temps pris évidemment sur leur temps d’étude ?

Dans le même temps exonérer de l’ISF la fortune mobilière pour ceux qui déjà ont les moyens de distraire de leurs revenus de quoi bénéficier de plus values tout en menant une existence confortable, est-ce faire exemple de solidarité ?

Le flexibilité de l’emploi aurait pu se justifier dans le contexte actuel si elle avait été solidement contrebalancée par des mesures assurant la sécurité du salarié. Car, dans les périodes de non-emploi, quels moyens d’existence pour le salarié et sa famille ?

Où sont les mesures lui garantissant une possibilité de reconversion sérieuse, de relogement décent, d’emprunt suffisant soit pour se reloger, ou pour se procurer le véhicule qui lui permettrait d’accepter un emploi à plus de 10km de chez lui ? Les banques le considéreraient-elles comme un emprunteur solvable ?

Au moment où le contenu des ordonnances est mis sur la place publique, il nous est affirmé que tout n’est pas terminé. Le chantier n’est paraît-il qu’à ses débuts. Prenons en acte. Mais n’eut-il pas été plus judicieux et surtout plus rassurant, notamment pour tous ceux qui s’estiment désormais laissés pour compte, de construire un bloc d’ensemble où chacun aurait trouvé son compte sans avoir à se résigner à une patience sans limites après avoir cru à l’avènement sans délai d’un monde plus juste ? Tant de promesses non tenues ou d’échecs inexpliqués ont détourné les citoyens d’un monde politique taxé d’incompétence ou de duperie, au bénéfice de bonimenteurs et d’extrémistes de tous bords.

Et je pense surtout aux gens de gauche qui, lassés de discours convenus, de dogme éculé ou de postures confortables avaient choisi de donner sa chance à ce nouvel arrivé en politique qui semblait tenir enfin un langage chargé d’espoir et de renouveau. On en avait assez du climat décliniste ambiant. L’événement et l’époque rappelaient un peu le climat qu’avait su créer en son temps Pierre Mendés-France, pourfendeur de la routine stérile qu’avait entretenue Guy Mollet, Président du Conseil (Premier ministre de la IVè République) qui s’était montré incapable de résoudre le problème algérien et avait trahi les espoirs de la gauche.

On voulait donner sa chance à Emmanuel Macron, prometteur d’un programme « Et de droite, et de gauche », décidé à rénover la vie politique et ses pratiques, et faire mentir le slogan mitterrandien « On a tout essayé » et l’aveu jospinien « l’Etat ne peut pas tout ».

Que nous apportera la suite ? Les promesses seront-elles enfin tenues ?

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3 août 2017 4 03 /08 /août /2017 19:51
Le conflit israelo-palestinien

Dans l’entrevue que Madame Tzipi Hotovely, ministre déléguée des affaires étrangères de l’Etat d’Israël a accordée à l’hebdomadaire « L’Obs » du 27/7/2017, elle affirme avec énergie ;  « Il n’y aura jamais d’Etat palestinien ! ». S’appuyant à l’évidence sur le texte biblique, elle évoque « le lien historique du peuple juif avec la terre d’Israël … Notre lien avec la terre d’Israël remonte à 4000 ans ».

De fait, en voici les termes tirés de « la Bible de Jérusalem » des éditions Fleurus/Cerf 2001, Ancien Testament :

L’Exode. 2 : le code de l’Alliance : Promesses et instructions en vue de l’entrée en Canaan[1] :

Dieu s’adresse à Moïse qui erre dans le désert en compagnie des siens après leur fuite d’Egypte :

« Voici que je vais envoyer un ange cl devant toi, pour qu'il veille sur toi en chemin et te mène au lieu que je t'ai fixé. Révère-le et écoute sa voix, Ne l'aigris pas: il ne pardonnerait pas vos transgressions car mon Nom est en lui. Mais si tu écoutes bien sa voix et fais ce que je dis, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Mon ange ira devant toi et te mènera chez les Amorites, les Hittites, les Perizzites, les Cananéens, les Hivvites, les Jébuséens, et je les exterminerai. Tu ne te prosterneras pas devant leurs dieux ni ne les serviras ; tu ne feras pas ce qu'ils font, mais tu détruiras leurs dieux et tu briseras leurs stèles. Vous servirez Yahvé votre Dieu, alors je bénirai ton pain et ton eau et je détournerai de toi la maladie, Nulle femme dans ton pays n'avortera ou ne sera stérile et je laisserai s'achever le nombre de tes jours,

 Je sèmerai devant toi ma terreur, je jetterai la confusion chez tous les peuples où tu pénétreras, et je ferai détaler tous tes ennemis. J'enverrai devant toi des frelons qui chasseront les Hivvires, les Cananéens et les Hittites devant toi. Je ne les chasserai pas devant toi en une seule année, de peur que le pays ne devienne un désert où se multiplieraient à tes dépens les bêtes des champs, Je les chasserai devant toi peu à peu, jusqu'à ce que tu aies assez fructifié pour hériter du pays. Je fixerai tes frontières de la mer des Roseaux à, la mer des Philistins, et du désert au Fleuve, car je livrerai entre vos mains les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. Tu ne feras pas alliance avec eux ni avec leurs dieux. Ils n'habiteront pas ton pays, de peur qu'ils ne te fassent pécher contre moi car tu servirais leurs dieux  et ce serait pour toi un piège. »

Madame Tzipi Hotovely balaie d’un revers de main le droit des peuples de disposer d’eux-mêmes. Et pour conforter sa thèse, elle mêle l’Histoire et les mythes.

Jamais, la Bible n’a été considérée comme un document historique. La religion est une croyance, y adhère qui veut, ses textes relèvent de la foi et non de la raison.

Certes, des faits évoqués dans les textes bibliques renvoient à des évènements attestés par l’Histoire, mais on ne doit pas occulter le fait qu’ils ont été interprétés dans la Bible pour illustrer et conforter la Geste divine. Libre aux thuriféraires d’y adhérer, et aux sceptiques d‘en dénier la véracité.

A partir de là, une alternative :

Ou bien la Bible a valeur historique, et elle prouve que les Hébreux ont conquis la Palestine et chassé les peuples qui y vivaient. Pourquoi alors, auraient-ils plus de légitimité sur cette terre que d’autres conquérants après eux ?

Ou bien la Bible appartient au domaine de la poésie ou de la transcendance, et nous devons rechercher ailleurs la voie du raisonnement politique.

L’Etat d’Israël est né au sortir de la seconde guerre mondiale de la volonté de Juifs européens cherchant à fuir une Europe rongée par un antisémitisme endémique ayant produit le pire génocide , et qui voulaient bâtir un Etat reflétant leur propre identité. Ils se voulaient Juifs et Israëliens, puisant leur culture dans le judaïsme. Les fondements de cette culture ne pouvaient donc être que bibliques. Il en découle le « peuple élu », la « Terre promise » et les textes qui confortent tout ce corpus. L’élaboration du « roman national » s’est mis en marche. Il faut lire l’historien israélien Slhomo Sand pour comprendre tout ce processus.

Au départ, il faut que les choses soient claires : Bien que de caractère colonial, l’Etat d’Israël a été reconnu dès sa création en 1948 par l’ensemble des Etats de l’O.N.U. Il ne s’agit donc nullement de contester désormais sa légitimité[2]. Et d’ailleurs, qui songerait sérieusement aujourd’hui à mettre en péril l’Etat d’Israël ? Toute déclaration tonitruante n’est que rodomontade et posture. Et les Etats-Unis sont là, qui réagiraient énergiquement contre toute tentative de menacer l’existence d’Israël. Au-delà de toute considération stratégique ou géopolitique, les Américains ont profondément conscience d’avoir avec les Israëliens une communauté de destin. L’acte fondateur pour les uns est le « Mayflower », et pour les autres l’ »Exodus ». Tous ont connu à l’origine de leur odyssée la volonté de sauvegarder leur foi religieuse.

Mais de quel droit, sa propre légitimité autorise-t-elle Israël à contester aux Palestiniens le droit d’avoir leur propre Etat et leur propre territoire, selon l’adage : « Un peuple, une terre » ? D’être maîtres chez eux dans tous les domaines ? Toutes ces exactions et ces vexations réservées aux Palestiniens par le pouvoir israélien ne sont-elles pas autant de gestes vexatoires, humiliants adressées à un peuple maintenu sous étroite tutelle ? Les confiscations de maisons, les destructions d’oliveraies, les multiples check-points imposés, sont-ce la meilleure manière d’accorder, ou plutôt d’octroyer à ce peuple son autonomie ?

Comment les Juifs de Palestine se sont-ils conduits envers les Britanniques quand ces derniers exerçaient encore leur tutelle en terre palestinienne avant 1948? Espèrent-ils sérieusement que les Palestiniens d’aujourd’hui se contentent d’une molle passivité face à la spoliation de leurs terres en Cisjordanie et à une pernicieuse colonisation hors de toute légalité?

Alors, exprimer librement ces opinions, cela exposerait-il à être comme à l’accoutumé taxé d’antisémitisme ? Verrait-on de nouveau se déployer comme une arme de destruction massive ce terrorisme intellectuel qui vise à museler la contradiction à la doxa ? Et en définitive, continuera-t-on encore longtemps à brandir le totem de la Shoa pour faire taire par complexe de culpabilisation toute contestation à la doctrine officielle de l’Etat d’Israël ?

Eh bien non. Il ne faut pas craindre de dire à ce « peuple sûr de lui et dominateur » (Dixit De gaulle) qu’il fait fausse route et qu’il contribue lui-même à laisser se développer et croitre son insécurité.

 

 

[1] la région comprise entre la Méditerranée et le Jourdain

[2] Les frontières internationalement d’Israêl reconnues telles que lors de son admission à l'ONU sont celles dites « de 1967 » et suivent les lignes d'armistice de la guerre israélo-arabe de 1948. Elles ne sont néanmoins pas reconnues dans le monde arabo-musulman à l'exception de l'Égypte, l'Autorité palestinienne et la Jordanie.

Le Golan et Jérusalem-Est ont été annexés par Israël en 1982 et elle y exerce l'administration civile. Toutefois, ces annexions ont été condamnées par une part conséquente de la communauté internationale. Israël occupe également une partie la Cisjordanie où elle exerce une administration militaire. Israël considère la Cisjordanie comme un « territoire disputé » plutôt que comme un « territoire occupé ».

 

 

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 13:42
Macron, "Et de droite, et de gauche"?

Macron, « Et de droite, et de gauche »

Le pays est profondément endetté, et il en découle une étroite dépendance envers les marchés financiers. Il suffirait donc que ces derniers, par perte de confiance, décident d’augmenter le taux d’intérêt de leurs prêts pour que la dette publique plonge dans des gouffres abyssaux mettant en danger la solvabilité de l’Etat.

Le pouvoir est donc acculé à rogner sur tous les budgets pour réduire son niveau d’endettement. D’où les coups de rabot dans tous les secteurs d’intervention de l’Etat : report de la suppression de la taxe d’habitation, augmentation du point de CSG pour les retraités, diminution de l’Allocation Pour le Logement des étudiants, etc … Ne rien faire c’est laisser plonger vertigineusement le déficit et donc le niveau d’endettement. Inacceptable.

Mais là où le bât blesse, c’est que durant la campagne présidentielle, le mouvement LRM Macron en tête avait promis de ne pas alourdir la charge pécuniaire des Français, de ne pas céder aux réflexes des vieux partis, et de réformer sans frais nouveaux pour les citoyens. Ils allaient faire du neuf. Bref, pas de surprises pour les Français. On ne prendrait plus par effraction dans leurs poches.

Et soudain, la Cour des Comptes ayant publié son analyse de la situation, le gouvernement semble découvrir que le pouvoir précédent a laissé une ardoise bien plus lourde et qu’il faut donc réajuster les comptes en opérant des coupes sombres dans la caisse. Emmanuel Macron était ministre de l’Economie sous le quinquennat Hollande. Ignorait-il l’état des finances du pays ? Ne pouvait-il en faire état au cours de sa campagne afin de prévenir qu’il y aurait des restrictions, et éviter ainsi d’être accusé de se trahir ?

Non. La réalité est que la campagne électorale a donné lieu à des surenchères effrénées et populistes. Et les Français n’étant pas prêts à entendre un discours réaliste, à accepter l’éventualité d’une politique rigoriste propre à permettre un véritable redressement, il paraissait suicidaire à chacun des partis de gouvernement de développer des arguments concrets et véridiques qui dépeindraient le pays sous son véritable état matériel et financier. C’eut été laisser le champ libre aux partis démagogiques dont les thèmes populistes sonnent comme des chansons douces aux oreilles de ceux qui souffrent le plus. Alors, Le Pen et Mélenchon auraient eu devant eux un boulevard.

Mais au moins, maintenant, n’y aurait-il pas eu une politique plus socialement juste à mener qui aurait permis de redresser la situation financière du pays tout en maintenant une certaine justice sociale ? En d’autres termes, une politique « et de droite et de gauche »  qui prendrait plus à ceux qui ont plus, pour laisser plus à ceux qui ont le moins

Par exemple, plutôt que d’exonérer totalement de l’ TSF les placements mobiliers, dont  surtout les plus fortunés sont capables, n’aurait-il pas été possible d’indexer ce prélèvement sur le niveau de fortune ? De même pour l’ISF sur l’immobilier ?

La CSG des retraités : 25 à 40€ de moins par mois quand on perçoit une retraite de plus de 2500€ par mois n’est pas la mer à boire. Cela participe de la solidarité. Mais n !aurait-il pas été possible là aussi de faire dépendre le taux de prélèvement du niveau de retraite ? 40€ de moins par mois pour Madame Michu ne représente pas le même sacrifice que pour M. Carlos Gosnh PDG de RENAULT.

Et cerise sur le gâteau, réforme pour réforme, n’aurait-il pas été temps d’entreprendre une véritable et complète réforme de la fiscalité des ménages ? Et y rétablir une véritable progressivité , mesure authentiquement sociale, voire socialiste ?

 

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18 juillet 2017 2 18 /07 /juillet /2017 09:16
La parole de l'Armée

Le chef d'Etat-Major des armées Pierre de Villiers ne pouvait être plus clair: «Je ne vais pas me faire baiser (sic) comme ça», a-t-il déclaré devant les membres de la Commission de Défense. Le général a laissé éclater sa colère après la nouvelle coupe de 850 millions d’euros annoncée la veille par Bercy pour 2017.

«Je ne dispose pas des moyens que j'estime nécessaires pour assumer efficacement les fonctions de Premier ministre et, dans ces conditions, j'ai décidé d'y mettre fin. » déclarait Jacques Chirac lors de sa démissionne de ses fonctions de chef du gouvernement le 25 août 1976 .

De même, en 1983 Jean-Pierre Chevènement ministre de la Défense Nationale en désaccord avec le Président de la République François Mitterrand, déclarait :

"Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne", et il mettait aussitôt son acte en conformité avec sa déclaration.

Quelles que soient ses opinions et la conception qu’il peut avoir de son rôle de chef d’Etat-Major des armées, le Général d’Armée Pierre de Villiers devrait s’inspirer fortement de ces principes propres à la prééminence de l’autorité du politique sur celle des rouages de la République avant de livrer en public même restreint ses états d’âme.

On a trop vu ce que l’ascendant pris par les chefs militaires sur l’autorité politique a coûté à cette dernière en 1956 sous la présidence du Conseil de Guy Mollet pour tolérer de nouveau cette incartade.

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10 juillet 2017 1 10 /07 /juillet /2017 12:30
Majorité, opposition

 

Zone de texte:  Le Président de la République Emmanuel Macron devant le Congrès et le Premier Ministre Edouard Philippe devant l’Assemblée Nationale, chacun dans son registre, ont exposé aux élus de la République, l’un les grands traits, l’autre le programme du quinquennat commençant. Certes, il manque des détails qui nous feraient entrevoir de façon précise les coups de canif que nous aurons à endurer et si des chances existent de nous sortir du marasme que le pays subit depuis plus d’une décennie. A voir.

Mais alors qu’une opposition a pour rôle essentiel d’offrir au pays une alternative au pouvoir en place et d’exposer aux citoyens sa propre vision de l’avenir, qu’ont fait les divers opposants du moment ?

Ils ont tous pris leurs postures diverses et variées, feignant de n’avoir trouvé dans les déclarations entendues que du vent ou des diversions.

Il y avait pourtant bien matière à discussion entre la réforme du code du travail, les retraites, la fiscalité, la maîtrise des dépenses publiques, etc... ce pour quoi le gouvernement s'apprête à réformer.

Bref, ils n’ont véritablement rien retenu de la leçon de « dégagisme » que leur ont administrée les électeurs et ont continué à se livrer à leurs jeux stériles, à adopter des postures, comme le feraient des écoliers dans une cour de récréation se bornant à répéter à l’infini des « T’es pas cap’ ». Un ectoplasme dont les membres atomisés s’agitent inutilement dans l’ombre. Vide politique, pléthore de bruits.

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