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6 février 2018 2 06 /02 /février /2018 13:37
Réformer?

Le propre du service public est d’être au service du public dans sa totalité sans que n’intervienne, s’agissant des usagers, une quelconque notion d’orientation culturelle, politique, religieuse ou philosophique. Et dans cette optique, les serviteurs de l’Etat eux-mêmes échappent à toute discrimination de quelque nature que ce soit. Leur indépendance vis à vis de leur employeur qu’est l’Etat est la garantie de leur disponibilité envers tous les citoyens. D’où la garantie de leur emploi. Ils échappent à toute tentation du « système des dépouilles » ( le spoils system) tel qu’il sévit aux Etats-Unis d’Amérique après chaque alternance.

Or, quelle est l’ambition du président Macron à leur égard ?

Rien de moins que de contractualiser la fonction publique. Sous couvert de faire des économies et donc de réduire le déficit budgétaire et la dette publique, il serait question de réaliser une réduction drastique du nombre de fonctionnaires et de les remplacer par des contractuels.

Mais là où le bât blesse, c’est que dans le même temps, sa réforme de l’I.S.F. coûtera à l’Etat 3,2 milliards d’euros, et que la « flat tax » (prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital ) privera l’Etat de 1,3 milliards d’euros en 2018 et 1,9 milliards en 2019, soit à elles seules, ces deux mesures amputeront le budget de l’Etat de plus de 5 milliards d’euros en année pleine.

En outre, comment expliquer sérieusement qu’en ayant systématiquement recours à des contractuels pris sur le tas pour répondre aux besoins vitaux du public, tels que l’éducation, la santé ou la sécurité, on garantira à coup sûr la qualité du service public ?

Comment garantir que le service rendu au public conservera sa totale liberté vis à vis du pouvoir en place ? Est-ce que rendre les quasi-fonctionnaires totalement dociles au pouvoir en place serait la véritable finalité de cette réforme ?

Quant au pouvoir d’achat des ménages, listons les perspectives d’avenir :

Un paquet de cigarettes plus cher

Hausse de deux euros de la participation du patient aux frais de séjour en hôpital

Le tarif de stationnement en ville aux mains des mairies

Hausse du prix de l'essence et du diesel

Hausse du prix des timbres

Hausse de la CSG

Restauration du jour de carence dans la fonction publique

Hausse du prix du gaz

Vélib: les tarifs augmentent à partir du 1er janvier

Tout cela respire un parfum de libéralisme qui ne correspond en rien à l’espoir d’une politique au service des citoyens telle que l’avait laissé entendre Emmanuel Macron tout au long de sa campagne électorale. On songe toujours au « Et de droite et de gauche » qui la rythmait.

Les électeurs de gauche qui avaient mis tous leurs espoirs en la promesse d ‘un changement qu’avait nourrie régulièrement Macron seraient-ils désormais les dindons de la farce ?

Mais gare au retour de bâton !

 

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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 16:04
Tapisserie de Bayeux

Le président de la République a décidé de prêter au Royaume Uni la tapisserie de Bayeux (XIè s.) qui devrait donc y être expédiée en 2022. L'annonce élyséenne est tombée au moment du 35e sommet franco-britannique de Sandhurst.

Or, de l’avis général des experts :

" Le moindre frottement, le moindre pli fait partir des petites fibres " affirme la restauratrice Béatrice Girault.

(in Le magazine M du journal Le Monde 27/1/2018).

De même, Antoine Verney, directeur des Musées de Bayeux, explique : " La tapisserie est une veille dame, qui a des usures naturelles, des déchirures parfois invisibles à l'oeil nu. Toute manipulation nécessite d'énormes précautions. Avant même d'imaginer un déplacement de l'oeuvre, il faut une stabilisation de la dégradation. " (id.)

Sera-ce donc le fait du prince contre la raison ?

Pourquoi, comme le suggèrent des personnalités avisées, n’enverrait-on pas un fac-simile de l’œuvre, comme le font le Japon qui ne laisse jamais voyager ses originaux, et la Grande-Bretagne qui avait naguère prêté à la France une copie du « Domesday Book » (1086)?

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 18:09
#metoo

Le soir de la Saint Sylvestre 2015, des agressions sexuelles collectives, des vols, des braquages, et au moins deux cas de viol — tous dirigés contre des femmes — ont été rapportés à travers l'Allemagne, principalement à la gare de Cologne, mais aussi ailleurs en Europe.

Ces agressions paraissaient coordonnées et commises par des groupes d’hommes, décrits par les présumées victimes et le chef de la police de Cologne, comme nord-africains ou arabes, Les suspects étaient principalement des demandeurs d'asile et/ou des immigrés en situation illégale.

La révélation de ce drame a soulevé à l’époque une vague d’indignation générale. Dans un article du journal Le Monde du 31 janvier suivant, l’écrivain Kamel Daoud avait relié ces évènements aux interdits de l’Islam et à la misère sexuelle qu’ils entrainaient au sein de la jeunesse musulmane.

Aussitôt, Clémentine Autin, aujourd’hui députée de « la France Insoumise », très inspirée avait tweeté : « Entre avril et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La faute à l'Islam ? »

Etablir un parallèle entre des soudards excités dans le feu de la guerre et des jeunes gens accueillis en temps de paix par Angela Merkel les bras ouverts témoignait au moins de la mauvaise foi.

Visiblement, elle cherchait à faire entendre que cette interprétation relevait de l’Islamophobie. Voilà suggéré le mot-missile qui doit intimer le silence dans les rangs ! Mais rien pour les victimes. Et Kamel Daoud expédié aux enfers.

Comme disait Elisabeth Badinter :

« Ce que cette affaire de Cologne a démontré, c'est que quand ce sont des étrangers qui sont en cause alors les priorités changent.

"Elles sont dans l'injonction de faire silence, sous peine, disent-elles, d'alimenter le racisme."

C'est à peu près ce qui se passait il y a 40 ans, du temps des staliniens. "Ne dites pas ceci ou cela, car vous feriez le jeu du fascisme", nous répétait-on à l'envi ».

La députée insoumise persiste dans sa mauvaise foi aujourd’hui à propos de #balancetonporc[1]. En réponse à l’intervention des 100 femmes menées par Catherine Deneuve qui réclament qu’on ne confonde pas les agressions sexuelles et le viol avec le libertinage ou la drague, et qu’on évite une éventuelle guerre des sexes, elle répond dans Le Monde du 23 janvier 2018 par l’accusation de « Réactionnaires ». Encore un missile qui doit fâcher et clouer le bec. Plutôt l’anathème pour fuir le débat. Raymond Aron ne disait-il pas : « Accepter le débat, c’est prendre le risque de changer d’avis » ?

Tout est dit.

 

[1] #metoo a tout de même une tonalité moins vulgaire.

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16 janvier 2018 2 16 /01 /janvier /2018 09:41
La geopolitique du XXè siècle

Une guerre est menée par une coalition internationale sous l’égide des Etats-Unis au nom des Nations Unies contre l’Irak en 1990-1991 parce que Saddam Hussein avait envahi le Koweit le 2 août 1990.

De 1992 à 1995, une guerre acharnée menée par des forces bosnio-serbes dévaste la Bosnie-Herzegovine et entraine l’intervention des Etats-Unis et de leurs alliées occidentales dont la France, pour mettre fin aux atrocités perpétrées par les deux camps et défendre l’intégrité de la Bosnie-Herzegovine . Ce conflit avait pour toile de fond l’éclatement de la Yougoslavie et l’ambition d’une Grande Serbie.

En 1998-1999, et sur la même toile de fond, une autre guerre éclate au Kosovo, qui entraine à nouveau l’intervention des Etats-Unis et de leurs alliés.

Mais aussi:

La Communauté Internationale – mais existe-t-il vraiment une conscience internationale - condamne l’ingérence de la Russie de Poutine en Ukraine en 2013 et son annexion de la Crimée en 2014.

Depuis des décennies, Israel s’accapare impunément des territoires palestiniens en Cisjordanie, incendie leurs oliveraies, confisque leurs maisons, implante au mépris des conventions internationales des colonies dans les territoires occupés, rendant ainsi pratiquement impossible l’avènement d’une Palestine indépendante, pratique systématiquement des sanctions collectives contre le peuple palestinien pris dans sa globalité.

Que fait la « Communauté Internationale » ?

Certes, il ne s’agit pas d’occulter le problème du terrorisme que subissent les Israéliens au quotidien. Mais cela n’obère en rien la question du droit des peuples de disposer d’eux-mêmes et de vivre sur un territoire libre et indépendant. Puisqu’il existe une O.N.U., « la raison du plus fort » ne devrait en aucun cas l’emporter au nom d’on ne sait quelle « real-politique ».

 

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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 10:57
Marche impériale

Le jeune officier Napoléon Bonaparte avait commis un opus intitulé « le souper de Beaucaire » dans lequel il affirmait son engagement jacobin, se plaçait sous la protection de Barras et de Augustin Robespierre, frère de Maximilien, tous deux  d’ardents Montagnards, matait avec détermination les complots monarchistes ou contre-révolutionnaires sous le Directoire. Bref, homme de gauche.

Il poursuivit ensuite son parcours en perpétrant le coup d’état du 18 Brumaire An VIII (9 novembre 1799) par lequel il se proclama Premier Consul, puis Consul à vie, et enfin se couronna le 18 mai 1804 Empereur des Français par un senatus-consulte, rendit son titre héréditaire, et fonda une noblesse d’Empire.

Sacrée trajectoire dextrogyre !

Mais aujourd’hui, que fait Emmanuel Macron qui n’avait de cesse de se déclarer « Et de droite, et de gauche » durant toute sa campagne pour l’élection présidentielle ?

Ayant participé à un gouvernement de gauche sous la présidence de François Hollande, il commence par attirer dans ses filets des élus de gauche, séduits par ses déclarations à coloration socialisante. Ses initiatives au sein du gouvernement laissent à penser qu’il a le souci de relancer la machine économique tout en œuvrant pour protéger non pas l’emploi, mais le salarié. Ses projets ont une teinte résolument sociale. Voilà donc bien un homme « et de gauche ».

Mais installé au pouvoir, comment sonnent ses propos ? Il se veut « Jupitérien », rien que ça ! Et puis, « des chômeurs fainéants, des employées pour la plupart illettrées, des manifestants semant « le bordel » (sic), et tout à l’avenant …

Un style de gouvernement frisant le « pouvoir personnel », où les ministres sont de simples collaborateurs soumis à l’examen des résultats.

Enfin, les cerises sur le gâteau : Son anniversaire au château de Chambord, un entretien en déambulant à travers les couloirs de l’Elysée, son élection due à « son peuple » (resic ). Même dérive dextrogyre !

Visiblement, en schématisant à peine, ne sommes-nous pas à la veille d’une marche à pas forcés vers le  Consulat et puis l’Empire ?

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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 10:36
Hystérie collective

Laissons la famille et les proches de Johnny Halliday pleurer sa mort dans leur intimité. Et que ses fans manifestent leur propre peine et leur compassion reste encore du domaine de l’intime qu’il convient de respecter.

Mais que dès cette disparition et jusqu’au dernier quart d’heure de la nuit, l’ensemble des chaines de télévision et de radio du service public sacrifient tous leurs programmes d’information et de variétés à cet événement et à cette personnalité du showbiz relève de l’hystérie.

A-t-on encore le droit dans ce monde hyper médiatisé de ne pas se consumer d’admiration pour un chanteur aussi populaire soit-il, de souhaiter rester à l’écart du maelstrom organisé, et durant le temps des messes télévisuelles à lui consacrées, de trouver tout de même de quoi s’informer de ce qui se passe dans le monde de réellement important pour l’avenir de l’humanité ? A subir tout le tremblement et l’ostentation soudain déployés, on serait tenté de croire que désormais, la vie n’est rythmée que par la ritournelle et les paillettes. Cela dit calmement sans friser le blasphème.

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 15:46
De père en fils
De père en fils

Gattaz père et fils

Zone de texte:  En 1986, Yvon Gattaz, président du CNPF (syndicat des patrons) promet au ministre Philippe Séguin l'embauche de « 471 000 chômeurs, dont 400 000 la première année » contre un assouplissement de la loi sur l’emploi les charges patronales et le travail. Ses revendications sont en grande partie satisfaites. Pourtant, l'effet sur l'emploi parait négligeable, le chômage passant de 8,6 à 8,8 % un an après la réforme.

En 2016, son fils Pierre Gattaz, président du MEDEF clone du CNPF paternel revient à la charge et promet à coups de pin’s ostensibles à la boutonnière la création de 1 million d’emploi en échange des mêmes exigences pourtant en grande partie précédemment réalisées.

Depuis, on assiste à l’hécatombe des délocalisations sans que Monsieur Fils n’émette la moindre déploration. Et cerise sur le gâteau, M. Wauquiez jette l’anathème sur les chômeurs qu’il accuse d’être le cancer de l’assistanat. Incorrigibles, ces distingués humanistes !

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 16:05
Unijambiste

Suite aux Infos dans « Le Monde » du 17/11/2017 et « Marianne » du 18 au 25/11/2017:

On se souvient qu’au cours de l’envolée lyrique où il tonitruait « J’aime l’entreprise », Manuel Valls prévenait qu’il serait attentif aux résultats des allègements de charges que le gouvernement accordait aux entreprises. M. Gattaz, patron du Medef avait répliqué qu’il n’était pas question de poser des conditions aux mesures adoptées. Bref, confiance aveugle au patronat.

Bruno Lemaire, candidat malheureux de la droite à l’élection présidentielle de 2017 et devenu ministre de l’Economie du nouveau gouvernement sous la houlette d’Emmanuel Macron élu président de la République auquel il s’est promptement rallié n’a-t-il pas dit  la même chose lors de l’Université d’été du Medef le 30 août?

«  Je ne crois pas à cette logique de condition, qui ruine le bien le plus précieux pour une économie de la confiance ».

Ainsi donc, Confiance est le maître-mot véhiculé par la loi El Khomry sous la présidence Hollande et contenu dans la nouvelle loi Travail de la présidence Macron. Les chefs d’entreprises en sont évidemment dignes, ben voyons !

Et donc, le droit social français a été largement expurgé de tout ce qui entravait la liberté d’action du patronat, cela sans aucune contrepartie qui aurait protégé le salarié:

- Liberté de travail le dimanche, allègement de la protection de l’emploi, réduction et limitation des indemnités prudhommales, facilité du licenciement, etc … bref, tout ce qui pourrait a priori faciliter l’embauche croit-on.

Or, à quoi assiste-t-on ?

Branle bas de combat au sein des grandes entreprises :

- Par exemple, Engie, pour alléger ses coups de production engage la délocalisation de ses centrales téléphoniques en Afrique francophone, supprimant ainsi plus de 1000 postes.

- General Electrique exprime d’avance sa « déception quant aux résultats de ses filiales françaises ».  On sait ce que ce genre de déclaration laisse entrevoir quant à l’emploi.

- Grâce aux nouvelles dispositions du nouveau code du travail donc, on voit que les grandes entreprises pourront licencier en France sans qu’il leur faille prouver qu’elles ne font pas de juteux bénéfices ailleurs en Europe.

Alors, pas de conditions mais la confiance aveugle accordée aux entreprises qualifiées a priori de vertueuses ?

Vertueuses aussi les grandes fortunes s’essoufflant dans leur course à l’ « optimisation fiscale » ?

Et ne nous berçons pas d’illusions. Les grandes fortunes investissent là où la rentabilité leur paraît la plus lucrative et non pas en vertu d’on ne sait quel patriotisme économique.

Mais dans le même temps, des mesures draconiennes de contrôle envers les chômeurs considérés par M. Wauquier  nouveau patron de la droite comme le « cancer de l’assistanat ».

Dire que Emmanuel Macron s’affirmait « Et de droite, et de gauche ». Manifestement, il claudique dangereusement de la jambe gauche.

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13 septembre 2017 3 13 /09 /septembre /2017 11:07
Macron dans le texte

Outre des propos précipités ou à contre sens, Emmanuel Macron, autoproclamé « Jupitérien » s’autorise toutes sortes de saillies sans aucun égard envers ceux que ses affirmations cherchent à atteindre. Il devrait pourtant en tant que représentant de tous les Français tenir compte de certaines susceptibilités éventuelles., même et surtout si ses attaques touchent à certaines vérités. Mais à l’évidence, l’assurance débordante qu’il a de lui-même et sa volonté de démontrer sa détermination en tout lui masquent certaines règles de sociabilité.

 

Florilège :

- «Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien».

- Il prend la Guyane pour une île, et qui plus est,  " Matthias, lycéen à Bourg-en-Bresse rejoint sa mère expatriée en Guadeloupe » puisque pour Macron, la Guadeloupe n’est pas la France n’est-ce pas.

- Lors d'une discussion avec un agent du Centre de sauvetage et de surveillance d'Etel dans le Morbihan, le chef de l'Etat a évoqué les kwassa-kwassas des canots de pêche comoriens également utilisés par les passeurs de migrants, à bord desquels un grand nombre d'entre eux a tragiquement trouvé la mort. "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien ! C'est différent", a lancé Emmanuel Macron, en toute légèreté.

- "Lorsqu’on habite Stains en région parisienne ou Villeurbanne en région lilloise, il est plus simple de créer son entreprise et de chercher des clients que d’avoir un entretien d’embauche." Geographie fantaisiste.

- « J'ai vécu, quand j'étais adoles­cent, avec envi­ron 1000 euros par mois, oui. Quand j'ai quitté ma famille pour venir à Paris, j'ai vécu en donnant des cours parti­cu­liers pendant deux ans. Je sais ce que c'est de boucler une fin de mois diffi­cile. » Un étudiant à 1000€  mensuels et smicards même combat ?

- « Nous ne devons pas oublier que c’est de là, c’est d’Oradour que vient notre fierté républicaine, le CNR qui a construit nos équilibres, notre force et le projet européen ».

Or, le CNR (Conseil national de la Résistance ) créé en 1943 a énoncé son programme en 1944 avant le drame d’Oradour sur Glane.

-Evoquant le cas des ouvrières des abattoirs Gad, il déclare sans précaution de langage :

Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées ».

A un ouvrier peut-être chômeur qui lui reproche son costume, il répond : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt : la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ». Peut-être, cet ouvrier ne demandait-il que ça, travailler.

De même, réagissant à ceux qui témoignent de la méfiance ou de la crainte face aux ordonnances et à la réforme du code du travail, il les traite de « fainéants ».

Et ainsi, tout à l’avenant.

 

Dans une conversation avec des journalistes juste avant son allocution de président élu en mai 2016, Macron déclarait :

« Si je passe en ce moment sur toutes les chaînes, j'aurai l'air intelligent»,

Intelligent, certes il l’est sans conteste. Mais il ne devrait pas confondre volontarisme et détermination avec l’agitation et la fébrilité, voire la désinvolture. La mésaventure de Sarkosy devrait l’inciter à plus de prudence et de pondération.

 

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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 13:21
Les ordonnances Macron

Précisons quelques évidences.

Le but des entreprises est de faire du profit. Et en prospérant, elles font progresser l’économie du pays, et donc son enrichissement. Cela se mesure à travers la variation du P.I.B (Produit Intérieur Brut). Ce sont elles qui créent les richesses.

Quant aux emplois qu’elles créent, cela dépend de la variation de leurs carnets de commandes. Il paraît évident que si les carnets de commandes sont vides, les entreprises ne peuvent pas continuer à payer des employés à ne rien faire au risque de précipiter leur propre naufrage. Dans un environnement mondial, les carnets de commandes dépendent étroitement de la compétitivité. On peut considérer que c’est en quelque sorte une guerre commerciale. N’oublions pas que nous vivons désormais dans « le village Monde »

Il appartient donc à l’Etat de créer les conditions propices à la croissance de l’économie, donc à la prospérité des entreprises. Bref, il s’agit de rendre les entreprises compétitives au regard de leurs concurrentes à travers le monde.

Dans ce contexte, les mesures que prend le gouvernement dirigé par Edouard Philippe sous la houlette du Président de la République Emmanuel Macron ne me surprennent ni ne me choquent aucunement. L’Etat est dans son rôle.

Mais, l’Etat devrait aussi faire comprendre aux chefs d’entreprises que la compétitivité ne relève pas exclusivement des charges et du code du travail. Elle dépend aussi de l’esprit d’innovation des chefs d’entreprises et de la rationalité de la gestion entre autres.

Cependant, dans l’action gouvernementale, tous comptes faits, n’est-on pas resté au milieu du gué ? Dans une perspective « gagnant-gagnant », le compte n’y est pas. Pour le moment en tout cas.

Le candidat Macron s’était déclaré « Et de gauche et de droite ». La droite est au rendez-vous. Rien d’étonnant. Un premier ministre Edouard Philippe venu de la droite et qui avait d’abord défendu le programme d’Alain Juppé, un ministre de l’Economie Bruno Lemaire candidat malheureux à la primaire de la droite et un ministre du budget Gérard Darmanin qui avait soutenu dans cette même primaire la candidature de François Fillon avant le naufrage de ce dernier, tout ce monde ne pouvait manifestement pas débarquer subitement avec armes et bagages à gauche. Certes. Mais c’est sous la direction d’un Président de la République auto-proclamé « et de droite et de gauche » et surtout « jupitérien » qu’ils sévissent. Leur marge est donc étroite, et on devrait retrouver cette oscillation présidentielle dans les mesures décidées. Or, pour le moment comme Sœur Anne, on ne voit venir à l’horizon ordonnancielle « que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ».

Ainsi, la flexibilité de l’emploi est bien au rendez-vous. Mais quid de la sécurité ?

Les salariés vont voir leur bulletin de salaire s’améliorer grâce à la baisse des cotisations salariales. Mais en deux temps, et la compensation par l’augmentation de la CSG va frapper de plein fouet des retraités fragiles. Certes, 40€ de moins par mois pour des retraites de plus de 2000€, si cela permet d’améliorer le salaire des actifs les moins favorisés, cela répond au souci de la solidarité. Mais qui peut sérieusement croire que les retraités qui perçoivent une retraite mensuelle de 1200€ sont des retraités favorisés comme le prétend le gouvernement ? Cela frise la désinvolture, la provocation ou le mépris.

Retirer 5€ à l’APL, est-ce de la solidarité envers les étudiants qui le plus souvent sont contraints d’exercer un petit emploi pour compléter leurs maigres revenus, temps pris évidemment sur leur temps d’étude ?

Dans le même temps exonérer de l’ISF la fortune mobilière pour ceux qui déjà ont les moyens de distraire de leurs revenus de quoi bénéficier de plus values tout en menant une existence confortable, est-ce faire exemple de solidarité ?

Le flexibilité de l’emploi aurait pu se justifier dans le contexte actuel si elle avait été solidement contrebalancée par des mesures assurant la sécurité du salarié. Car, dans les périodes de non-emploi, quels moyens d’existence pour le salarié et sa famille ?

Où sont les mesures lui garantissant une possibilité de reconversion sérieuse, de relogement décent, d’emprunt suffisant soit pour se reloger, ou pour se procurer le véhicule qui lui permettrait d’accepter un emploi à plus de 10km de chez lui ? Les banques le considéreraient-elles comme un emprunteur solvable ?

Au moment où le contenu des ordonnances est mis sur la place publique, il nous est affirmé que tout n’est pas terminé. Le chantier n’est paraît-il qu’à ses débuts. Prenons en acte. Mais n’eut-il pas été plus judicieux et surtout plus rassurant, notamment pour tous ceux qui s’estiment désormais laissés pour compte, de construire un bloc d’ensemble où chacun aurait trouvé son compte sans avoir à se résigner à une patience sans limites après avoir cru à l’avènement sans délai d’un monde plus juste ? Tant de promesses non tenues ou d’échecs inexpliqués ont détourné les citoyens d’un monde politique taxé d’incompétence ou de duperie, au bénéfice de bonimenteurs et d’extrémistes de tous bords.

Et je pense surtout aux gens de gauche qui, lassés de discours convenus, de dogme éculé ou de postures confortables avaient choisi de donner sa chance à ce nouvel arrivé en politique qui semblait tenir enfin un langage chargé d’espoir et de renouveau. On en avait assez du climat décliniste ambiant. L’événement et l’époque rappelaient un peu le climat qu’avait su créer en son temps Pierre Mendés-France, pourfendeur de la routine stérile qu’avait entretenue Guy Mollet, Président du Conseil (Premier ministre de la IVè République) qui s’était montré incapable de résoudre le problème algérien et avait trahi les espoirs de la gauche.

On voulait donner sa chance à Emmanuel Macron, prometteur d’un programme « Et de droite, et de gauche », décidé à rénover la vie politique et ses pratiques, et faire mentir le slogan mitterrandien « On a tout essayé » et l’aveu jospinien « l’Etat ne peut pas tout ».

Que nous apportera la suite ? Les promesses seront-elles enfin tenues ?

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