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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 19:31

20070614Chimulusstocks_0.jpgA bien y réfléchir, qu'un gouvernement plombé par l'héritage des turpitudes de l'ancienne majorité de droite soit contraint de piocher dans les poches de ses concitoyens pour redresser les finances de l'Etat, on peut l'admettre en grinçant des dents. Et que face à la compétition féroce que subissent les entreprises françaises au sein de la mondialisation, il cherche à les muscler en les soulageant financièrement, cela n’est que logique.

Mais que dans le même temps, il fléchisse sous les admonestations d’un patronat particulièrement offensif, voire provocateur envers les salariés, la partie n’est plus équitable, ni supportable. Or, à quoi assiste-t-on ?

Le pacte de responsabilité est bien un plan d’aide aux entreprises pour les rendre compétitives et devrait leur permettre de garnir leurs carnets de commandes et d’embaucher. Encore faut-il que leurs dirigeants jouent pleinement le jeu.

Mais au-delà ? Quid des patrons ?

De plus en plus de cabinets d’optimisation fiscale incitent les dirigeants d’entreprises à se verser à eux ou à leurs familles des dividendes non soumis aux cotisations sociales plutôt que des salaires, Une étude du cabinet Henderson publiée en août avait fait état d’un bond de 30 % des dividendes au deuxième trimestre. 

Un amendement voté par les députés dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 devait permettre de renforcer la lutte contre ces pratiques qui tendent à verser aux patrons des rémunérations soumises uniquement aux prélèvements sociaux sur les revenus du capital de 15,5 %, et non à l’ensemble des cotisations sociales, qui se situent autour de 35 %. En quelque sorte, remédier à un sérieux coup de canif patronal sur le budget de la Sécurité Sociale et en fin de compte à un préjudice certain pour les salariés..

L’amendement prévoyait que la mesure s’appliquerait uniquement pour les dividendes supérieurs à 10 % du capital détenu de l’entreprise, et seulement pour les dirigeants possédant plus de 50 % des parts. Petit coup de rabot bien indulgent au demeurant.

Or, après quelques jours de lobbying patronal intense, le gouvernement a décidé de renoncer, jeudi 30 octobre, à soumettre certains dividendes au paiement de cotisations sociales. Exit l’amendement. Une fois de plus, et qui plus est, sous un gouvernement dit de gauche, la politique se fait « à la Corbeille ».

Le roi Ubu dirait: "Par ma chandelle verte, Merdre alors!

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 08:51

 

250997Post12egoisme.jpgS’agissant de la modulation des prestations familiales selon les revenus, « la réforme d’aujourd’hui risque d’accentuer encore le sentiment pour ces « classes moyennes supérieures » d’être les financeurs des avantages des autres, sans en recevoir aucun » nous dit Samuel Laurent (le Monde 18/10/2014) 

Universalité, avantages des autres nous dit-on. Comment en cette période de crise profonde où le nombre de précaires et de chômeurs se compte par plusieurs millions peut-on oublier si allègrement les notions de solidarité et de redistribution ? 

Avantage des autres quand ces autres doivent le plus souvent se « contenter » des 509,30 euros par mois (RSA) ou au « mieux » 1 445,38 euros brut mensuel (SMIG)  tandis que nos pauvres sacrifiés les « moins bien » lotis perdent 68€ alors que par ailleurs ils conservent la garantie de leurs 6000€ mensuels ou plus? Sans recevoir aucun avantage en retour ? Ils sont déjà assurés de conserver leur emploi et leurs confortables revenus. N’est-ce pas l’avantage le plus précieux par les temps qui courent ? Qu'en pensent les chômeurs? 

La décence voudrait qu’on cesse un peu de tourner autour de son étroit périmètre personnel pour se montrer un peu sensible aux difficultés, voire à la détresse souvent, dans lesquelles se débattent beaucoup d’entre nous. L’universalité, ce devrait être avant tout le ciment social que garantit la solidarité par la redistribution. Qui avait si justement dénoncé « la fracture sociale » qui nous menaçait et que révèle soudain cet égoïsme assumé ?

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 12:58

la schizophrenie

La mondialisation et les nouvelles technologies ont radicalement changé l'environnement dans lequel évolue l'économie, désormais sans entraves, dans tout le village planétaire. Et dans ce contexte, le politique s'est laissé confisquer son pouvoir au profit de la finance - "l'Etat ne peut pas tout" disait très justement Jospin. Mais "le premier qui dit la vérité, il sera exécuté" semblait répondre Guy Béart.

Mais en France, les entrepreneurs sont frileux, sans imagination, l'innovation en berne, se contentant de pleurnicher sur leur manque de compétitivité, leur seule valeur d'ajustement restant l'emploi et les salaires. En cas d'alerte, la libération de l'espace leur laisse la faculté de filer vers des cieux qui leur sont le plus favorables. Quant à la gauche, elle continue de ressasser ses vieilles lunes idéologiques comme s'il suffisait de guerroyer dans le cadre national pour venir à bout des résistances patronales. Au demeurant, il n'y a plus de patrons au sens familial du XIXè siècle. Il n'y a que des groupes financiers anonymes dont les capitaux circulent à travers le monde comme l'eau le long de la rivière. Allez lutter contre des fantômes sans os. Il manque une nouvelle Association Internationale du Travail qui œuvrerait au plan mondial dans l’intérêt des travailleurs face à l’arrogance des financiers sans frontières.

Chez nous, pas d'innovation chez les entrepreneurs frileux, pas d'idées  novatrices qui répondraient au nouveau défi dans la gauche archaïsante, seulement des trublions tentés par des jeux personnels, l’œil rivé sur l’horizon électoral, autistes face aux bouleversements du siècle. C'est la chienlit. Mais comme la droite n’est guère plus glorieuse, déchirée par ses guerres de chefs et stérile de projet alternatif, le peuple peut attendre, le ventre creux et la sébile vide.

Est-ce ainsi que nos élites conçoivent leur fonction sociale ? On devrait leur conseiller la lecture de Alexis de Tocqueville et ses considérations sur la désertion des élites aristocratiques du XVIIIè siècle[1].



[1] Alexis de Tocqueville : L’Ancien régime et Ra révolution

 


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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 13:55

images.jpgRisquons un inventaire à la Prévert de quelques exemples de la folie des Hommes :

1208-1229 : la croisade contre les Albigeois est dirigée par le légat pontifical Arnaud Amaury, abbé de Citeaux. Aux assaillants, il aurait ordonné : « Massacrez les tous car le Seigneur connaît les siens ». Ce que la tradition historiographique a traduit en : « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens ».

Conquête de l’Amérique au XVè siècle : la population amérindienne est décimée par les maladies et l’exploitation systématique.

Avril 1915-Juillet 1916 : le massacre des Arméniens est entrepris sous les ordres du gouvernement des « Jeunes Turcs » dans l’Empire Ottoman.

26 avril 1937 : les aviateurs de la Légion Condor envoyée par Hitler pour soutenir Franco entreprend la destruction sous les bombes de Guernica et de sa population en pays basque.

19 avril-16 mai 1943 : les forces d’occupation allemandes entreprennent l’ élimination systématique de la population juive internée dans le ghetto de Varsovie.

1er Août-2 Octobre 1944 : l’insurrection de Varsovie est cruellement réprimée par les forces d’occupation allemandes.

Pendant toute la guerre 1939-1945 : le génocide tuant plus de 6 millions de juifs (la Shoa), résistants, tziganes, et autres.

1975-1979 : Les Khmers Rouges au pouvoir au Cambodge entreprennent systématiquement le massacre de plus d’un million et demi de cambodgiens, soit 21% de la population du Cambodge de l’époque.

Aujourd’hui, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, en Irak, à Gaza, des populations entières subissent les affres de la guerre et de ses effets meurtriers.

On ne manquera sans doute pas, comme à chaque fois que les horreurs auront cessé, de défiler fièrement devant des pancartes portant encore une fois en lettres majuscules : « Plus jamais ça », comme en 1919 après la guerre on avait parlé de la Der des Ders.. Et après ?

Après, il faudra préparer d’autres pancartes pour le défilé suivant.

Il faudrait se répéter sans cesse les paroles écrites par Jean Cayrol pour accompagner le film d’Alain Resnais, « Nuit et Brouillard » :

« Qui de nous veille de cet étrange observatoire, pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux ? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre ? Quelque part parmi nous il reste des kapos chanceux, des chefs récupérés, des dénonciateurs inconnus …

Il y a tous ceux qui n’y croyaient pas, ou seulement de temps en temps.

Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s'éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous, et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 00:23

gaza afp4-copie-1Par trois fois depuis 2008, l’armée israélienne a engagé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza dans le but déclaré de détruire les capacités du Hamas d’envoyer des roquettes en direction du territoire israélien. Avec quels résultats au final ?

Il y eut d’abord l’offensive israélienne « Plomb durci » menée contre le Hamas du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 commencée par des raids et des bombardements aériens, suivis par une offensive terrestre.  L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas lancés depuis la bande de Gaza, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement. L’opération visait particulièrement  les militants du Hamas et la destruction des centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Le 19 janvier, selon un bilan provisoire, 1 315 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et plus de 5 285 autres ont été blessés. 65 % des tués ont été des civils. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie, et 113 soldats ont été blessés ainsi que plus de 84 civils.

Puis vint l’opération « Pilier de défense », une offensive militaire menée par l' armée israélienne du 14 novembre 2012 au 21 novembre 2012 après l’assassinat de Ahmed Jaabari, chef militaire des Brigades Izz al Din al-Qassam.

Pour Israël, c’était une riposte aux attaques transfrontalières et tirs de roquettes de moyennes et longues portées du Hamas, du Jihad islamique et diverses autres organisations islamistes de la bande de Gaza contre le territoire israelien. Ces hostilités s'inscrivaient dans le contexte des confrontations entre Israel et le Hamas depuis le début de l’année 2012.

Le bilan humain au soir du 21 novembre 2012:

On compte du côté israélien :

·    Cinq Israéliens tués dont un soldat.

·    240 civils blessés.

On compte du côté palestinien :

·    177 Palestiniens tués, 120 d'entre eux étaient « engagés dans des activités terroristes ».

·    900 Palestiniens, militants et civils blessés.

Enfin ces derniers temps l'opération militaire israélienne « Bordure protectrice » débutant le 8 juillet 2014 par une phase de bombardements aériens qui firent plus de 240 morts, alors que le Hamas tirait plus de deux milliers de roquettes confinant des millions d'Israéliens dans des abris et faisant deux morts. Le conflit s'inscrit dans le contexte du meurtre non revendiqué de 3 adolescents israéliens en juin 2014, de l'arrestation en Cisjordanie de 400 sympathisants ou membres du Hamas et du meurtre d’un adolescent palestinien brulé vif par 3 jeunes israéliens.

Pendant les 10 jours de l'Opération "Gardien de nos Frères" en Cisjordanie qui a précédé le conflit à Gaza pour tenter de retrouver les 3 adolescents, Israël avait arrêté environ 800 Palestiniens sans inculpation ni procès, avait tué 9 civils et fait des descentes dans presque 1300 immeubles résidentiels, commerciaux et publics. Son opération militaire visait les membres du Hamas relâchés pendant les Accords Schalit en 2011. En réaction le Hamas , pour la première fois depuis le cessez le feu de 2012 ,procédait aux tirs de roquettes contre Israel et ses territoires

Avant chaque bombardement, les autorités israéliennes prenaient la précaution d’avertir la population palestinienne, invitant les habitants à quitter leurs maisons. Comble du cynisme ! Etant donné le blocus total de la bande de Gaza d'une superficie de 360 km2 où vivent près de 1,7 million d’habitants palestiniens, où se réfugier ?  Même les hôpitaux et les écoles de l’ONU subissaient les bombardements tuant sans distinction des enfants !

Enfin, le 5 août 2014, un cessez-le-feu de 72 heures était conclu par l’intermédiaire de l’Egypte.

Bilan au matin du 6 août 2014 :

Côté palestinien :

Près de 1900 morts dont 80% de civils, 9000 blessés, on dénombre au moins 10 000 maisons détruites. Les dégâts sont évalués à 4 à 6 milliards de dollars

Côté israélien :

66 soldats et 3 civils tués.

        Quelque 520 000 Palestiniens déplacés par les combats sont rentrés chez eux, mais plus de 65 000 personnes n'ont plus d'endroit où vivre, plus de 10 000 maisons ou appartements ayant été détruits ou sévèrement endommagés, selon le communiqué de l'ONU.

Or, sans que cela soit une réelle surprise, un ancien porte-parole du Hamas a été trouvé mort jeudi 7 août dans un quartier de la ville de Gaza violemment bombardé par Israël, a annoncé le mouvement islamiste. Ayman Taha a été tué par les forces israéliennes qui l'ont « atteint dans un appartement où il se trouvait avec plusieurs autres personnes » dans le quartier de Chajaya, a précisé le mouvement dans un communiqué.

Et quelques heures après la fin du cessez-le-feu qui a expiré vendredi 8 août à 8 heures (7 heures à Paris), un Palestinien de 10 ans a été tué et six autres personnes ont été blessées dans un raid de l'aviation israélienne, ont indiqué les services d'urgence palestiniens. Côté israélien – deux personnes, un soldat et un civil – ont été légèrement blessées par une roquette dans le sud d'Israël, a indiqué l'armée.

Au moins 18 roquettes avaient été tirées auparavant depuis la bande de Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait alors ordonné à l'armée de riposter « vigoureusement ». Des témoins et des sources palestiniennes ont fait état de frappes aériennes dans le nord et le centre de la bande de Gaza, provoquant la fuite de milliers de Gazaouis. On croyait pourtant que l’objectif de détruire les tunnels meurtriers utilisés par le Hamas avait été atteint.

 Alors, LA question :

A quand la prochaine grande confrontation, avec hélas sans doute encore plus de victimes et un plus grand désastre ?

Car, à n’en pas douter, ce cessez-le-feu n’est en fait qu’une trêve. Les dirigeants israéliens qui l’avaient justifié par l’achèvement de l’objectif fixé le 17 juillet au début de l’invasion terrestre du territoire palestinien, à savoir la destruction des tunnels utilisés par les combattants du Hamas pour s’infiltrer en territoire israélien semblent découvrir l’erreur de leur estimation.

On en constate aujourd’hui le résultat désastreux. Et cette situation absurde ne peut que durer.

Le gouvernement israélien ne veut pas lever le blocus de Gaza qui asphyxie la population gazaouie. Il continue à encourager la colonisation en Cisjordanie, transformant le territoire d’un hypothétique état palestinien en véritable peau de léopard parsemée de petits bantoustans. Il continue de refuser le dialogue avec le Hamas, mouvement tenu pour organisation terroriste qui cherche la destruction d’Israél. Cette dernière considération est justifiée sur le plan officiel. Pourtant, les évènements démontrent que la solution ne peut en aucun cas être militaire. Elle ne peut être que politique. Et pour cela, il faudra bien discuter avec le Hamas. Aux yeux de la population palestinienne, le Hamas apparaît comme un mouvement de résistance.

Un événement important est survenu le 2 juin 2014, et qui n’a pas été assez souligné. Un gouvernement palestinien d’union nationale a été constitué dans lequel sont entrés 5 ministres proches du Hamas. Cela fait suite à l'accord de partage du pouvoir entre le Hamas et le Fatah, signé le 23 avril et mettant fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne administre les zones autonomes, et la bande de Gaza dirigée par le Hamas et sous blocus israélien.

Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, c’est la « fin de la division palestinienne », Du siège de la présidence palestinienne à Ramallah (Cisjordanie) il en a salué la prestation de serment

Ce cabinet de « consensus », dirigé par le premier ministre sortant, Rami Hamdallah, est composé de 17 ministres, dont 5 de Gaza, c'est un exécutif de transition.

Le président Abbas a d'ores et déjà promis que le nouveau gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait Israël et respecterait les engagements internationaux, afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix avec Israël.

C’est donc que malgré sa position officielle de principe concernant l’Etat d’Israél, le Hamas, partie prenante d’un gouvernement sous l’autorité du Fatah a accepté implicitement la reconnaissance de l’existence légitime d’Israel. Cela, le gouvernement de M. Netanyahou feint de l’ignorer, alors que de son côté Washington a fait part de son intention de collaborer avec le nouveau gouvernement palestinien, et a annoncé le maintien de son aide à l'Autorité palestinienne.   

Alors que cherche en réalité le gouvernement de M. Netanyahou, tandis que l’occasion présente lui est donnée de mettre le Hamas au pied du mur ? Et dans quel but continue-t-il d’encourager la poursuite de l’extension des colonies dans les territoires occupés, rendant ainsi l’émergence d’un état palestinien sur un territoire unifié dans des frontières reconnues de plus en plus improbable ?

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 15:53

xxx.jpgL’opinion publique s’émeut légitimement des conséquences désastreuses du nouvel épisode sinistre du conflit israélo-palestinien.

Mais, ici ou là, en renvoyant systématiquement dos à dos les ultras des deux camps, mais aussi dans le même élan les protagonistes du problème, il semble tout de même que certains s’arrêtent au milieu du gué. 

Le Hamas est un mouvement terroriste qui s’exonère de toutes les règles de droit et de démocratie et ses méthodes meurtrières sont tout naturellement condamnables et condamnées. Des manifestations publiques organisées le laisseraient, lui et ses thuriféraires de marbre, et n’arrêteraient hélas aucune roquette. 

A l’inverse, l’Etat d’Israël est un état démocratique où il est encore semble-t-il loisible de manifester contre la politique de son gouvernement sans risquer en principe le moindre coup de fusil de ses forces de l’ordre. Or, le voir recourir à ce qu’il faut bien appeler des punitions collectives provoquant jusqu’à ce jour plus d’un millier de morts civils dont une majorité de femmes et d’enfants, des milliers de sans abris, nous paraît scandaleux et révoltant. En aucun cas, la fin ne peut justifier tous les moyens. Comment ne pas y voir un terrorisme d’état et rester indifférent ? Etat démocratique et mouvement terroriste ne peuvent pas être jugés à la même aune. L'un est tenu à des principes de droit tandis que l'autre agit comme un voyou. 

     Dans ce conflit, les solutions ne peuvent être que politiques. L’emploi de la force armée ne peut que parer à des actions immédiates. Sur ce registre, on est uniquement dans l’évènementiel. Mais n’est-ce pas l’intransigeance d’Israël et ses violations des multiples résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU qui confortent le Hamas dans l’opinion publique palestinienne qui croit y voir  un mouvement de résistance ? Les Israeliens ont cru trouver dans la pratique systématique des check-points et des tracasseries administratives envers les Palestiniens la garantie de leur sécurité. Plus tard il a fallu y ajouter la construction d'un Mur. Aujourd’hui, ce sont les bombardements meurtriers contre la population civile. Le Hamas s’essoufflera un temps. Et après ? Que faudra-t-il imaginer d’autre pour ajouter une sécurité de plus à la sécurité ? 

L’éradication totale du Hamas ? Les données politiques du problème persistant, personne n’y croit. Mais on peut parier sans crainte que le jour où les Palestiniens verront poindre l’espoir de vivre dans un pays libre et indépendant dans des frontières reconnues, le Hamas et tous ses satellites pourront faire leurs valises ou échanger leurs kalachnikovs contre des charrues ou des tracteurs.

 

 

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 14:28

1011306-Israel_et_les_territoires_occupes.jpgD’après le journal « Le Monde » du 25/7/2014, on apprend qu’au cours de l’intervention militaire des forces armées israéliennes à Gaza en réponse aux tirs de roquettes du Hamas sur le territoire d’Israël, plus de 74% des victimes palestiniennes sont des civils, et notamment des enfants. Comment l’ONU pourrait-elle se cantonner dans son mutisme, et la communauté internationale dans son indifférence ?

Mercredi 23 juillet 2014, lors d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la haut-commissaire des Nations Unies Navi Pillay a déclaré : « Il y a une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d’une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre... Le nombre élevé de morts parmi les civils dément l’affirmation que toutes les précautions nécessaires auraient été prises ».

Parallèlement, elle a très justement accusé le Hamas de mener des attaques aveugles contre des zones civiles, violant « les principes de distinction et de précaution ».

Pour la première fois dans la longue, trop longue histoire du conflit israélo-palestinien, s’agissant du comportement de l’armée israelienne, on ose employer le terme de « crimes contre l’humanité ». Va-t-on comme d’habitude lorsqu’il s’agit de discuter de la politique israélienne, subir l’accusation-massue d’antisémitisme ? A cette aune, bien des juifs français ou d’ailleurs, pour leur honneur, risqueraient de subir la même opprobre.

Jadis, lorsque l’Espagne était franquiste, que la Grèce des Colonels était fasciste, ou que l’Afrique du Sud était ségrégationniste par exemple, on pouvait librement se prononcer contre ces pays pour un boycott en déclenchant un débat, mais sans pour autant subir une accusation d’anti on ne sait quoi d’intimidation. Aujourd’hui encore, on peut librement suggérer des sanctions contre la politique nucléaire de l’Iran, contre l’annexion du Tibet, de la Crimée ou naguère du Koweit et emporter l’approbation de la majorité de l’opinion publique.

Israel ne respecte aucune résolution du Conseil de sécurité, continue impunément l’extension de ses colonies en territoires occupés de Cisjordanie, asphyxie pratiquement la population palestinienne de Gaza et des territoires occupés, rend leur vie harassante de tracasseries administratives et sécuritaires. Les Arabes israéliens ne jouissent pas des mêmes droits que les Israéliens de confession juive. Quelles sanctions ? Oserait-t-on suggérer un éventuel boycott, des protestations ou des indignations, une comparaison entre les punitions collectives massives et aveugles pratiquées par Israël envers les palestiniens de Gaza et la politique des otages civils pratiquée jadis par les armées allemandes d’occupation ? Antisémitisme, vous dit-on !

Comment alors s’étonner du gain de popularité du Hamas au sein d’une fraction de la population palestinienne pour qui il fait figure de parti de la « Résistance » ?

A l’exception des extrémistes que sont par exemple le Hamas et le Hezbollah, personne aujourd’hui ne songe à contester aux Israëliens le droit de vivre en sécurité dans leur pays. Certes, pour certains encore, la création de l’Etat d’Israël prend l’aspect d’une colonisation ; des juifs européens, principalement venus de l’Europe de l’est et du centre, fuyant le nazisme et l’antisémitisme, sont venus s’établir en Palestine, consolidant leur établissement après une expropriation des terres palestiniennes et une guerre contre les états arabes. Mais désormais , la création de l’Etat d’Israël a acquis valeur juridique et donc légitime après la reconnaissance unanime des membres de l’ONU. Et exiger la dissolution aujourd’hui de cet état reviendrait à exiger dans la foulée celle des Etats-Unis au profit des Amérindiens, du Canada au profit des Indiens du grand Nord, de l’Australie au profit des Mélanésiens, etc... Vaste programme.

Alors, destruction du Hamas ? Plusieurs opérations militaires l’ont tentée dans le passé sans succès et avec les mêmes sinistres effets collatéraux. Au demeurant, l’éradication hypothétique du Hamas entraînerait sans aucun doute l’émergence d’un autre organisme terroriste similaire affirmant la même prétention à la résistance contre l’occupation et contre la colonisation. Se souvenir des paroles du « chant des partisans » de Kessel et Druon : « Ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ».

Manifestement, il faut cesser de tourner autour du pot et de s’épuiser à ne discuter à en perdre le souffle que du volet évènementiel. On oublie les causes initiales du conflit interminable : le droit des Palestiniens à avoir un état viable et délimité par des frontières internationalement reconnues et respectées. Leur droit à disposer d’eux-mêmes et à définir librement le fonctionnement de leur administration, leur économie et leur défense.

Ces principes entièrement respectés et une négociation sincèrement entreprise dans le but véritable d’y aboutir entraineraient immanquablement le déclin du Hamas qui n’aurait plus de faux alibi de résistance. A l’inverse, l’autorité palestinienne gagnerait en prestige aux yeux de son peuple qui constaterait son efficacité à mener des négociations fertiles.

Mais les Israéliens le souhaitent-ils réellement ? Leur nouveau président élu n’a-t-il pas affirmé ouvertement son opposition à la création d’un état palestinien ? Cela ne révèle-t-il pas la nature de la majorité de l’opinion publique ? Alors, en définitive, le Hamas ne servirait-il pas d’idiot utile aux partisans d’un Grand Israêl ? Combien encore à prévoir dans l ‘avenir d’autres opérations militaires, avec d’autres comptages aussi funestes de victimes civiles ? Un peuple qui a souffert naguère ce qu’aucun autre peuple ne peut prétendre avoir souffert, peut-il continuer à se comporter comme « un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur » ? (Dixit De Gaulle)

 

 

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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 13:42

4001414586.jpgLa cour d’assises n’a pas eu à juger le Docteur Bonnemaison pour avoir voulu mettre fin aux souffrances de sept de ses malades, mais parce qu’il a administré la mort seul, sans en référer à quiconque .

On ne peut pas admettre que le sort des malades en grande souffrance soit uniquement soumis au degré d’émotivité, à l’état psychologique ou mental d’un seul individu, tout médecin fût-il.

Et d’ailleurs, l'avocat général Marc Mariée a rappelé à la cour et aux jurés :

«  La loi, elle s'applique telle qu'elle existe. Nicolas Bonnemaison est là parce qu'il a donné la mort à des patients qui ne la demandaient pas. Nous sommes dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu'il est interdit de tuer. "

 Le docteur Bonnemaison " avait une parfaite conscience de se situer dans l'interdit. Il va lui-même chercher des ampoules d'Hypnovel ou de Norcuron. Il procède lui-même aux injections. Et tout cela, ce n'est pas la pratique habituelle d'un médecin. Il n'en parle à personne, ni aux familles ni au personnel soignant. Et il n'inscrit pas au dossier médical des patients les traitements qu'il a utilisés, même quand l'infirmière lui demande de le faire. Il agit dans une opacité totale. "

On peut faire crédit au médecin d’avoir éprouvé pour ses malades une grande  compassion devant leurs souffrances, mais il avait le devoir de s’en ouvrir à ses collaborateurs et à l’ensemble du corps médical. Cette question est trop importante pour ne relever que d’une initiative personnelle. Elle se traite de manière collégiale.

«  Etre trop compassionnel, c'est faire l'économie des autres. C'est les exonérer d'une responsabilité qui, pourtant, leur appartient. " a ajouté l’avocat général

Pour avoir trop aisément fait fi de cette règle essentielle, il aurait semblé légitime que la cour d’assises inflige au médecin au moins une peine de principe qui aurait sanctionné son individualisme en la matière.

Quant à l’accueil que le public a réservé au verdict d’acquittement, il est purement indécent. Il était question de souffrance, de mort, de deuil et non d’une télé-réalité ou de la fin d’un feuilleton télévisé.

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 10:03

hamelin4.jpgLes faits :

Aux élections européennes du 25 mai 2014, le parti de Mme Le Pen est arrivé en tête avec 25,01% des bulletins exprimés, devant l'UMP (20,79%) et loin devant le PS (13,99%). Derrière, on retrouve l'alliance UDI-Modem (9,89%), EELV (8,93%) et le Front de gauche (6,34%). 

Mais on sait que 49,33 % d'électeurs ne se sont pas déplacés et la motivation de ceux qui l'ont fait (50,67 %) a donc fait pencher la balance vers un vote FN.

Cela veut dire que seulement 12,5% des Français en âge de voter ( 25% des 50% de votants) ont voté pour le parti de Mme le Pen. 88% de ces Français sont restés sourds à ses sirènes.

De même, la majorité des électeurs se sont prononcés avant tout au sujet de l’Europe. Ainsi, selon une enquête Ipsos Steria, 61 % des électeurs se sont déterminés sur les questions européennes, alors que l'euroscepticisme n'a jamais été aussi fort.

Force est donc de conclure que parmi les 12,5% de ceux qui ont voté pour Mme Le Pen (à peine un peu plus d’1 français sur 10) , une bonne partie n’a pas tenu compte de l’idéologie propre à ce parti, mais a surtout été sensible aux inepties qu’il a proposées pour sortir de l’Europe. Pour ces électeurs, après cinq années de croissance zéro et de montée du chômage, seule a prévalu leur tendance à attribuer globalement à l’Europe tous les maux dont souffre le pays. Dans ce climat, Mme Le Pen a surfé avec aisance.

Le matraquage médiatique :

Et alors qu’il s’agit d’une élection bien ciblée sur la seule question européenne, et quand on sait que dans une telle élection, à une question posée, les électeurs ont tendance à répondre à une autre question, ( en l’occurrence l’action gouvernementale pour résoudre la crise), Mme le Pen a le culot de se prétendre le premier parti de France ! Et les médias de reprendre en chœur cette intoxication !

Mme Le Pen ne manque pas de souffle ! Aux autres partis, s’ils ont bien conscience des véritables enjeux et délaissent leurs propension à la guerre des chefs et à une « guerre froide civile », de la ramener à de plus simples réalités.

Mais, est-ce trop leur demander?

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 13:50

71586636.jpgQui, parti ou personnalité politique, a véritablement parlé d’Europe, ou proposé aux électeurs un projet européen susceptible d’emporter l’enthousiasme ou seulement l’adhésion des électeurs, et en tenant sur le sujet un discours clair et concret propre à être compris de tous, durant la campagne précédant l’élection des députés européens ?

A vrai dire, à peu près seule Mme Le Pen a traité du thème européen, mais pour user de son boniment habituel destiné à exploiter la peur et les désillusions du peuple et à recueillir leurs suffrages. Et le bonneteau fonctionne. Ainsi a-t-elle pu récolter les voix de tous ceux qui se sentent délaissés par « la classe politique » qui, précisément ne sait plus leur parler. Il faut savoir que les listes du FN ont attiré 43 % des ouvriers qui ont voté, 38 % des employés et 37 % des chômeurs Les responsables politiques se parlent entre eux, développent un discours technocratique ou passent leur temps à s’écharper mutuellement pour camper une posture en attendant la prochaine alternance. Mais tous les électeurs mécontents ou déroutés, ont-ils seulement analysé ou approfondi les  slogans ou anathèmes que Mme Le Pen délivrait contre l’Europe avant de glisser leur bulletin dans l’urne ? Pour eux, après cinq années de croissance zéro et de montée du chômage, seule a prévalu leur tendance à attribuer globalement à l’Europe tous les maux dont souffre le pays. Dans ce climat, le discours des bateleurs vaut parole d’or.

Et ne nous trompons pas. La majorité des électeurs se sont prononcés avant tout au sujet de l’Europe. Ainsi, selon une enquête Ipsos Steria, 61 % des électeurs se sont déterminés sur les questions européennes, alors que l'euroscepticisme n'a jamais été aussi fort. Il faut donc cesser de faire comme si tous les citoyens avaient utilisé leur bulletin de vote principalement pour désavouer la majorité actuelle et sa politique intérieure, même si ce sentiment de désaffection habite effectivement aujourd’hui les esprits.

Mais aussitôt, comme si l’élection avait valeur de référendum envers le Président de la République ou sa majorité, Mme Le Pen n’hésite pas à réclamer une dissolution, empressée qu’elle est de faire fructifier le capital récolté en entretenant la confusion des genres et en distillant des contre-vérités sur l’Europe.

Enfin, aujourd’hui, la tentative de diabolisation du Front National ne suffit plus pour détourner les électeurs de ses discours à l’emporte-pièce et de ses propositions irréalistes, voire dangereuses pour la santé de l’économie et de la paix sociale. Il faut que les acteurs politiques cessent de se dépenser en querelles stériles et s’adressent véritablement aux citoyens et surtout aux plus humbles ou aux plus fragiles pour leur parler de leurs problèmes et des solutions concrètes envisagées, et cela dans un langage clair et pratique. Cela seul rendra les électeurs plus attentifs et en ramènera vers les urnes. Il faut leur redonner le sentiment que le personnel politique est là pour agir et répondre à leurs attentes et non pas simplement pour s’accrocher à leurs sinécures comme la moule au rocher.

 

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