Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat.
Titre Ier : Principes. (Articles 1 à 2)
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
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La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
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Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.
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Sont punis de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe et d'un emprisonnement de six jours à deux mois ou de l'une de ces deux peines seulement ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte.
La loi assure à la fois la liberté de conscience et celle de l’exercice des cultes. L’Etat ne reconnaît ni n’en privilégie aucun. Cela doit rester du domaine de la liberté de choix de chacun.
Elle assure l’indépendance de l’Etat et celle des Eglises.
On doit donc comprendre :
La liberté de croire ou de ne pas croire est une affaire privée et donc ne doit pas encombrer l’espace public. La neutralité de l’Etat est ici clairement affirmée. Interdits donc le prosélytisme et l’intimidation.
On sait que cette loi avait été nécessaire pour mettre fin à la guerre larvée que l’Eglise catholique menait contre les écoles publiques (« la laïque » disait-on) depuis l’avènement de la République.
Ainsi est née la laïcité, gage de « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Devant des tentatives de contourner la loi, elle a été complétée par la loi de 2004 interdisant le port ostensible des tenues ou signes religieux dans les écoles, les collèges et les lycées publics.
Liberté : chacun est libre de croire ou de ne pas croire. La loi protège contre toute tentative d’intimidation ou de brimade. L’Etat ne s’en mêle pas.
Egalité : L’Etat ne privilégie aucun culte.
Fraternité : ces deux principes assurent la paix sociale, la cohésion et l’entente au sein de la société. Ce qu’on appelle communément le « vivre ensemble ».
La laïcité est consubstantielle de la République.
Or, il apparaît à travers divers récents sondages réalisés au sein des jeunes populations qu’une majorité de jeunes consultés estiment privilégier la liberté, donc le port de signes religieux contre les prescriptions de la loi.
La tentative aujourd’hui réelle et constatée d’invoquer la notion de liberté pour outrepasser la loi, en recourant éventuellement à la contrainte ou à l’intimidation est l’apanage des courants rigoristes ou extrémistes, notamment de l’islamisme qui est une mouvance politique déguisée en courant religieux .
Ici, c’est la liberté qui opprime, et c’est la loi qui protège.