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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 15:16
Le F.N. et les autres

Le Front national et les autres

« A quinze jours du premier tour des élections départementales (du 22 mars 2015), le F.N. est crédité de sondages extrêmement favorables », titre Le Monde du 7/3/2015. Ou bien : « Pourquoi la gauche reste passive face au F.N. ? ». Ou encore : « Le premier ministre a appelé les intellectuels à se mobiliser contre le danger de l’extrême droite ».

Mais pour se mobiliser, encore faut-il avoir des munitions. Quelles propositions ou réponses pratiques répondant aux attentes des humbles avancent nos élites ? Leur tiennent-elles seulement un langage audible, compréhensible, qui n’émanerait pas du sabir technocratique habituel ? Nos excellences se parlent entre elles, usent d’un discours appris dans les hautes sphères de l’ « énarchie » et indigeste au commun des mortels.

Et que dire de la droite, engoncée dans sa propre guerre des chefs et incapable de proposer un programme alternatif de gouvernement ?

Journaux et observateurs de tous bords ressassent cette rengaine à chaque veille de périodes électorales, et ce, depuis belle lurette. Et rien ne vient contrecarrer ce climat sondagier.

La réalité, c’est que, certes, Marine Le Pen avance des propositions qui relèvent toutes de la prestidigitation ou de l’abracadabra propre aux bateleurs de foire, mais au moins, elle donne aux pauvres et aux laissés-pour-compte de la mondialisation le sentiment qu’elle les a entendus et qu’elle leur parle de leurs malheurs, ce qu’elle fait avec constance. Et peu leur importent par ailleurs ses positions contraires aux valeurs de la République. Et pendant ce temps, les partis dits de gouvernement se livrent, les uns à des batailles d’egos et de chefs visiblement soucieux avant tout de préserver leur rente de situation, les autres au rabâchage des vieilles lunes que la mondialisation a rendues inopérantes ou contreproductives. A un monde radicalement transformé, ils rabâchent inlassablement des solutions déconnectées du réel, cramponnés à une idéologie antédiluvienne. Tous n’ont pour souci essentiel que de préserver leur bastion, de prolonger indéfiniment leur mandat, au besoin d’en cumuler autant que faire se peut, en s’efforçant essentiellement de camper une posture qui leur donne une façade défendable.

Quant à ce qu’il reste de militants notamment des partis de gauche, ceux qui auraient dû être au plus près des tourments des humbles et des sans grades, fossilisés qu’ils sont par leur trop longue et trop exclusive fréquentation des allées du pouvoir, ils ont oublié ce pour quoi ils se sont engagés dans l’action politique pour ne plus que se prélasser dans les poisons du bien être et des délices de la « dolce vita ». Ils nagent dans « l’entre soi » et ne voient plus ce qui se délite autour d’eux dans la société.

Sinon, comment interpréter leurs récriminations à chaque tentative du gouvernement pour donner un peu d’air à ceux qui souffrent, qui n’ont pas de réseaux ou de soutiens pour les sortir du marasme ? Par exemple, que dire des pleurnicheries des nantis quand il est question d’indexer les allocations familiales aux revenus des ménages, ou encore s’il est question d’instaurer le tiers payant en médecine pour favoriser l’accès aux soins pour les pauvres qui fuient par manque de ressources le cabinet du médecin ? « Qu’ils aillent à l’hôpital » entend-on ici ou là. Est-ce cela une réponse de gauche ? Autrement dit, une médecine de riche qui assurerait aux nantis le droit à un médecin de famille, et pour les autres, l’attente interminable aux urgences des hôpitaux dont le rôle serait ainsi dévoyé ? Qu’on se souvienne de la réponse de la reine Marie-Antoinette à ceux qui lui rapportaient que les pauvres n’avaient plus de pain : « Qu’ils mangent donc de la brioche » répondait-elle, tellement proche était-elle des miséreux. On sait ce qu’il en est résulté. A trop laisser se creuser le fossé qui sépare les gans d’en haut des gens d’en bas, les premiers risquent de sombrer corps et âme dans le gouffre qu’ils auront laisser croître au plus grand profit du populisme habilement cultivé par Marine le Pen.. Il faut leur rappeler inlassablement qu’il y a peu du Capitole à la Roche Tarpéienne.

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 16:54
de la posture en politique

Des députés socialistes dits frondeurs ont violemment critiqué le projet de loi Macron en séance, allant jusqu’à laisser planer la menace d’un vote contre, mais en fin de compte n’ont pas osé franchir le Rubicon et voter la motion de censure déposée par la droite en réponse au recours du gouvernement à l’article 49-3 de la Constitution (dépôt d’une question de confiance faisant dépendre le projet de loi du vote d’une éventuelle motion de censure).

Les députés Europe-Ecologie-Les Verts qui continuent de prétendre appartenir à la majorité tout en l’attaquant systématiquement ont adopté le même étrange profil. Le courage politique n’est pas forcément une constante dans cette enceinte parlementaire. Des fois qu’un accident imprévisible les renverrait devant les électeurs ...

Quant au Parti Communiste, il continue de se proclamer de gauche mais a choisi de mêler certaines de ses maigres voix à celles de la droite.

Et la droite ? Ah ! la Droite. Le projet de loi Macron a repris dans ses grandes lignes les propositions qu’avait faites Jacques Attali à M. Sarkosy quand celui-ci était président de la République. Et certains députés de la Droite et de l’UDI avaient même déclaré qu’ils voteraient la loi. Mais posture et sectarisme politicien obligent, tous comme un seul homme ont voté la motion de censure déposée par leur camp. Autrement dit, ils ont rejeté un projet de loi qu’ils auraient déposé et adopté s’ils avaient été au pouvoir. Et surtout, ils manifestent qu’ils veulent renverser le gouvernement et donc accéder au pouvoir, tout en étant dépourvus de tout programme alternatif.

Devant une telle palinodie, comprenne qui pourra. Et surtout, que ces éminences cessent de prendre comme à l’accoutumé leur air le plus contrit pour déplorer le taux d’abstention progressant à chaque élection.

Les citoyens sont de moins en moins dupes des grandes envolées lyriques des candidats aux confortables et gratifiants sièges électoraux, ainsi qu’à leur proclamation de parfait dévouement à la cause publique.

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 09:08
Où va Israel?

M. Benyamin Netanyahou, premier ministre d’Israel ne manque aucune occasion pour inciter vivement les Juifs du monde entier à émigrer vers Israel, comme il l’a fait lors des attentats de Paris en janvier 2015, et de nouveau après celui de Copenhague. Il cherche visiblement à accréditer l’idée que le judaïsme ne serait pas qu’une religion et une culture mais fonderait bien originellement une nation. Il faut donc lui rappeler quelques réalités élémentaires.

Historiquement, l’Etat d’Israel est né d’une conquête de terres en Palestine par des immigrants juifs venus essentiellement de l’Europe centrale et orientale, et qui ont fui les pogroms du XIXè siècle dans leurs pays respectifs, puis le génocide du XXè siècle perpétré par l’Allemagne nazie, toutes ces horreurs pratiquées dans une indifférence totale des autorités ou des populations autochtones. On peut y ajouter des vagues de Juifs d’Europe occidentale consécutives à l’affaire Dreyfus.

Cela répond également au mouvement sioniste, idéologie née au XIXè siècle et théorisée par Theodor Herz, et qui prônait la venue des Juifs sur la terre d’Israel (Eretz) correspondant à la Palestine sous domination ottomane, puis placée sous mandat britannique après la première guerre mondiale. Cette idéologie se fonde sur les principes qui posent d’une part que la Palestine leur a été initialement léguée par Moïse inspiré par Dieu, et d’autre part que tous les Juifs descendent des Hébreux de l’Exode tel que le rapporte la Bible, et donc seraient fondés à retourner dans cette terre. C’est ainsi que se construit un « roman national ». L’historien israélien Shlomo Sand a titré un de ses livres : « Comment le peuple juif fut inventé » (Editions Flammarion).

Mais objectivement, à l’origine donc, l’Etat d’Israel a été peuplé d’Européens de confession juive.

Deux interrogations :

Première question : La Bible est-elle un document historique au sens scientifique du terme ?

Deuxième question : Se peut-il qu’au travers de deux millénaires, en admettant que l’Exode biblique ait eu lieu dans les termes rapportés, un peuple évalué à l’origine à plus du million d’individus ait pu conserver sa parfaite homogénéité, tout métissage étant exclu ? Ainsi, depuis les temps bibliques, les Hébreux et leurs descendants auraient donc pratiqué une parfaite et constante endogamie ?

Au demeurant, cet historien israelien conteste qu’à une époque aussi sommairement pourvue en moyens de transport massifs et sophistiqués, une population aussi nombreuse que le rapporte la Bible ait pu sortir d’Egypte aussi aisément. Il suffit d’observer les difficultés considérables qu’une administration d’aujourd’hui éprouve pour évacuer et héberger quelques milliers de personnes lors d’un séisme ou d’une quelconque catastrophe naturelle.

En outre, il affirme qu’au cours des siècles, des conversions au judaïsme ont été largement pratiquées à travers tout le Moyen Orient, et dont descendraient aujourd’hui bien des populations de confession juive dans le monde.

Cela étant, dès son auto-proclamation en 1948, l’Etat d’Israel a été officiellement reconnu par l’ensemble des Etats du monde au sein de l’ONU et il n’est nullement question de lui dénier désormais sa légitimité. Son existence n’est donc pas le problème. Ou alors, il faudrait remettre en question aussi des Etats tels que les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle Zélande ou encore bien d’autres états nés jadis d’une colonisation de peuplement.

Ce qui pose problème est l’obstination des gouvernements successifs de l’Etat d’Israel à poursuivre son extension par confiscation de terres palestiniennes après les guerres successives qui l’ont opposé, d’abord à la résistance palestinienne, puis aux pays arabes voisins hostiles à Israel dès sa création, de même que la poursuite en toute illégalité des colonisations en territoires occupés vis-à-vis des conventions internationales et des répétitives résolutions du Conseil de sécurité de l’O.N.U. Cette politique israélienne de colonisation est inhumaine et fortement contestable. Elle transforme la Cisjordanie en une véritable peau de léopard et rend de plus en plus problématique, voire désormais impossible la création d’un état palestinien viable. Une telle politique ne peut qu’alimenter le terrorisme qu’encouragent les extrémistes. Et les punitions collectives que pratique aveuglément l’armée israélienne contre les Palestiniens ne font qu’accroître le sentiment de révolte des populations meurtries qui en paient un prix exorbitant et injuste.

On comprend aisément qu’ Israel songe à garantir sa propre sécurité territoriale. Mais sa politique de conquête au-delà de ses propres frontières ne fait qu’alimenter la propagande menée par les extrémistes du Hamas ou du Hezbollah auprès des réfugiés palestiniens privés de tout espoir de pouvoir un jour vivre et prospérer dans leur propre patrie. Plutôt que la poursuite d’un projet de Grand Israel au détriment des Palestiniens, seules des négociations sans arrière-pensées pourraient aboutir à un climat garantissant une existence pacifique entre les pays voisins que sont Israel, la Jordanie , l’Egypte, la Syrie et le Liban.

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 13:11
Qui a peur de Houellebecq?

Dans son dernier roman « Soumission »,Michel Houellebecq imagine la victoire d’un candidat musulman au second tour de l’élection présidentielle de 2022, facilitée par un accord électoral avec la gauche et la droite pour faire barrage au Front National, et les arrangements ou accommodements qui s’en suivent, largement acceptés par les élites intellectuelles. Tout au long du roman, on assiste à une lente et progressive mutation de ces élites, animées les unes par un réel appétit de notoriété ou de pouvoir, les autres par un renoncement ou une indifférence totale à tout ce qui les animait naguère, bref à leur patrimoine intellectuel et culturel.

Et dès la publication de ce roman, la cohorte des clercs de crier à l’imposture ou à l’islamophobie, accusant Houellebecq de tous les vices rédactionnels.

Et pourtant, à bien observer les péripéties de l’Histoire, comment se sont comportés bien des intellectuels tout au long des évènements qui ont marqué le siècle dernier ? Les mêmes qui ont d’abord été marxistes trotskistes ou staliniens se sont retrouvés avec la même fougue maoïstes, castristes ou guévaristes, puis libertaires et enfin libéraux sans la moindre autocritique, et en brûlant ce qu’ils avaient adoré jadis.

Et comme le suggère Houellebecq, on peut faire confiance à tout ce beau monde pour s’en trouver, si sa fiction se réalisait, qui se convertirait sans la moindre retenue à la nouvelle idéologie dominante. Et c’est cette mollesse d’esprit qu’a voulu dénoncer l’écrivain saisi d’un profond pessimisme pas forcément gratuit. Son roman ne relève donc pas que du fantasme.

Au demeurant qu’observe-t-on aujourd’hui ? On apprend qu’un parti musulman, l’Union des démocrates musulmans de France, (UDMF) envisage de présenter des candidats portant cette dénomination aux élections départementales de mars 2015. Ainsi à Bobigny, mais aussi à Marseille, Nice, Strasbourg, ou dans la banlieue lyonnaise.. Et ce parti compare son entreprise à celle de Christine Boutin et son parti démocrate-chrétien.

Or, jamais que l’on sache, Christine Boutin n’a prétendu prôner le retour au crucifix et à l’enseignement du catéchisme dans les écoles, ni le port de la cornette par les religieuses et la soutane par les prêtres.

L’UDMF souhaite quant à lui et entre autres, l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, le vote des étrangers aux élections locales, l’autorisation du port du voile à l’école, l’enseignement de l’arabe ainsi que de certains «épisodes tragiques de l’histoire de France comme la guerre d’Algérie ou la colonisation » qui seraient prétend-il passés sous silence dans les programmes scolaires. Et il affirme vouloir faire de la France un des leaders mondiaux du marché de la viande hallal. Il entend promouvoir la finance islamique, conçue comme une alternative «éthique» à la finance traditionnelle (sic). On le constate : Tout un programme, mais qui n’entre d’aucune façon dans le cadre de notre esprit républicain.

De même, déclare-t-il, « Notre ambition est d’être au rendez-vous en 2017 »

Certes, il affiche le qualificatif de « démocrates ». Mais en s’affichant musulman, il enfreint la règle pourtant intangible de l’unicité de la République qui ne reconnaît aucune profession de foi religieuse dans ses proclamations. Non seulement elle est une, mais elle est aussi indivisible et laïque. Il n’y a en France que des citoyens dont les croyances et les pratiques spécifiques sont du domaine privé.

Et on ne se présente aux suffrages de ses concitoyens que sous la seule étiquette politique républicaine. Il n’y a aucune concession ni aucune tolérance à admettre de ce point de vue. Toute faiblesse manifestée à cet égard ne peut qu’ouvrir la brèche à d’autres entorses au principe républicain.

Quant à la question de l’Islam, elle est à placer sur le même plan que celle des autres confessions. Et il n’y a pas à jauger s’il s’agit d’un Islam modéré ou extrémiste. Il est compatible avec les principes de la République et de la démocratie ou il ne l’est pas. Un point, c’est tout.

Il suffit de porter le regard vers d’autres contrées ou sévit un Islam dit « modéré » pour se rendre compte que cela peut vouloir comprendre tout et son contraire. En Turquie, le Président Erdogan est un islamiste modéré, nous dit-on. Or, progressivement, la Turquie sous sa férule tend à s’éloigner progressivement de la Turquie laïque et moderne qu’avait instaurée Mustapha Kemal Attaturk et à replonger dans un pays sanglé dans un mode de vie rétrograde marqué du sceau des interdits religieux.

Non au retour du religieux dans l’espace public, non aux partis confessionnels, non à tout communautarisme en France. Les musulmans doivent savoir que la République a connu des heures douloureuses au XIXè siècle pour enfin obtenir du monde catholique son ralliement au régime républicain à la suite de l’encyclique « Au milieu des sollicitudes » prononcée par le pape de l’époque Léon XIII. Et ce n’est ni l’Islam, ni tout autre confession qui nous fera régresser vers on ne sait quel rigorisme religieux.

Il importe que les partis politiques se saisissent de ce combat pour l’affirmation de l’esprit républicain et ne l’abandonnent pas au seul Front National qui ne manquerait pas alors de se présenter comme le seul rempart contre les attaques dont serait victime notre République.

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 11:33
l'esprit républicain

Les Républicains ont-ils combattu partout et toujours le racisme et l’antisémitisme ? Oui. Le F.N. non.

Les Républicains se sont-ils toujours opposés à l’exclusion et à la division entre les citoyens de ce pays ? Oui. Le F.N. non.

Les Républicains sont-ils foncièrement attachés à l’esprit de tolérance ? Oui. Le F.N. non.

Les Républicains ont-ils toujours manifesté un esprit d’ouverture et d’hospitalité envers les réprouvés et les persécutés des tyrannies à travers le monde ? Oui. Le F.N. non.

Les Républicains restent-ils attachés au droit du sol ? Oui. Le F.N. non.

Et l’on pourrait continuer d’égrener ainsi tout ce qui constitue l’héritage des Lumières et de la Révolution Française et distingue résolument les authentiques Républicains du Front National de Madame Le Pen et de son père.

Alors, oui, le F.N. est un parti politique d’existence légale. Mais n’en déplaise à ceux d’entre les Républicains qui jouent sur les mots pour prétendre refuser d’opérer la distinction entre les partis respectueux de ce qui fait le lot de nos valeurs communes et le F.N. qui s’en détache résolument, il ne s’agit pas lors d’une élection, de pratiquer on ne sait quel front républicain qui n’est pas le sujet, mais simplement de réaliser un vote républicain, bref un choix qui illustre bien la différence qu’il y a entre tous ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs et ceux qui s’en excluent ou les rejettent. Mme Le Pen a l’art de détourner le langage pour donner l’illusion que son parti s’est assagi et aurait intégré les rangs des partis républicains, mais le fond de sa doctrine reste fidèle aux fondamentaux du parti de son père.

En l’occurrence, prétendre renvoyer dos à dos le P.S. et le F.N. comme le fait l’UMP dans l’élection partielle qui se déroule dans le Doubs ce février 2015 est hypocrite et fait le jeu du F.N.  La droite fait de la « politique politicienne » qu’elle prétend pourtant dénoncer à tout bout de champ. En fait, peu importe pour elle d’offrir un siège sur un plateau d’argent au F.N, pourvu qu’elle en prive d'un le P.S. Bel esprit républicain et splendide démonstration de sens politique !

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 08:55

Suite aux odieux massacres du 7 janvier 2015 perpétrés par les frères Kouashi contre les dessinateurs de Charlie Hebdo et ceux du 9 janvier 2015 commis par Amedy Coulibaly contre une policière et les clients de l’hypermarché casher de la porte de Vincennes, tous deux au nom de l’Islam, prétendaient-ils, des voix commencent à se faire entendre ici ou là pour regretter l’initiative de Charlie Hebdo d ‘avoir publié en 2006 les caricatures de Mahomet, ce qui aurait provoqué, avancent-elles, l’enchaînement des réactions meurtrières citées plus haut.

De même, des manifestations violentes se déroulent dans certains pays musulmans, accompagnées de pancartes affichant « Je ne suis pas Charlie », voire des drapeaux français brûlés, pour protester contre la publication que Charlie Hebdo a décidé d’une caricature de Mahomet demandant pardon à la suite des massacres perpétrés en son nom.

Bref, certains semblent regretter que Charlie Hebdo, et avec lui la presse dans son ensemble ne fasse pas preuve d’un peu plus de retenue ou de prudence dans leurs proclamations ou leurs dessins. En un mot, on souhaite en quelque sorte une certaine autocensure.

D’entrée, notons que personne n’est contraint d’acheter Charlie Hebdo ou simplement de le lire. On peut ne pas apprécier son esprit provocateur ou outrancier sans pour autant vouloir imposer une restriction de la liberté d’expression, encore moins recourir à l’assassinat. Et en dernier recours, les tribunaux sont là pour faire respecter la loi et la décence.

Certains suggèrent même que l’hebdomadaire aurait délibérément provoqué le buzz afin d’accroître ses ventes et renflouer ses finances en chute libre. Et quand bien même, cela justifierait-il le recours au crime ? Non, bien entendu.

Au demeurant, tout cela n’est que faux semblant. N’était Charlie Hebdo, les tueurs et leurs commanditaires auraient choisi un autre prétexte pour accomplir leur sinistre besogne. Ils veulent intimider le monde libre et imposer leur modèle d’une société sanglée dans la charia. Ils cherchent à instaurer un fascisme vert sous couvert de religion.

Et d’ailleurs, quel rapport entre les caricatures de Mahomet et bien des évènements en Afrique ou ailleurs qui ont précédé cet incident ?

Ainsi, bien avant que Charlie Hebdo ne publie ses caricatures, le britannique Salman Rushdie s ‘était vu infliger une fatwa en 1988 pour avoir publié ses « Versets sataniques ». La bangladaise Talisma Nasreen qui militait pour le droit des femmes en pays musulman avait subi le même sort en 1993.

Kaled Kelkhal en commettant ses attentats meurtriers en France en 1995 pouvait-il deviner la publication de Charlie Hebdo en 2006 ? Et Mohammed Merha, qui pouvait-il prétendre venger en assassinant des enfants juifs en 2012 ?

Ne commettons pas la funeste erreur des partis de gauche qui en Allemagne dans les années 30 se divisaient sur l’attitude à opposer à la montée du nazisme. Certains considéraient cette bataille comme une querelle entre bourgeois et capitalistes auxquels ils voulaient réserver leurs coups. On a vu ce qui s’en est suivi.

On peut comprendre l’émoi des musulmans sincères pour lesquels le blasphème est inacceptable. Mais ils doivent comprendre que cela fait partie de notre propre histoire et qu’ils ont toujours la liberté de boycotter les publications qui leur semblent contrevenir à leur propre éthique.

Mais en tout état de cause, ne cédons pas à l’intimidation que tentent de nous imposer les fanatiques. Sachons défendre résolument la démocratie et la liberté contre tous les extrémismes

Non au fanatisme
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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 17:09

Pour certains, condamner les assassinats perpétrés par les extrémistes Kouachi et Coulibaly n’impliquait pas nécessairement qu’il ait fallu manifester en compagnie de prétendus démocrates qui habituellement bafouent les droits élémentaires des Palestiniens comme Netanyahou, ou qui ligotent la liberté d’expression tels les dirigeants turcs ou autres. Certes, il y avait dans les rangs des manifestants de curieux zélateurs de la démocratie et de la liberté.

Mais il semble qu’il y ait en l’espèce un profond malentendu. La manifestation du 11 janvier 2015 visait essentiellement à condamner résolument les assassinats perpétrés par des forcenés prétendant sanctionner ce qui à leurs yeux est un blasphème. On peut tout à fait dénoncer ce qu’on reçoit comme une insulte, débattre de ce qu’on classe au rang du sacré, il y a en la matière largement divergence. Rien de ce côté qui implique qu’on manifeste. C’est le recours au meurtre comme riposte qui soulève les foules et les met en mouvement. Fallait-il trier parmi les candidats ? Quand un pratiquant se rend à l’office religieux, prend-il soin de vérifier que tous les assistants à la célébration ont pris avant de s’y rendre la précaution de se purifier à confesse ? Que tous sont de sincères et fervents pratiquants qu’on peut côtoyer?

Dans la guerre contre le nazisme et la barbarie, fallait-il rejeter la participation de Staline le fossoyeur des peuples ?

A se crisper sur un tel tri vertueux, on peut parier sans risque que les rangs des manifestations de tous ordres seraient tragiquement clairsemés.

Donc, est Charlie qui veut, et félicitons nous sans retenue que la manifestation ait été un franc succès.

Être ou ne pas être Charlie?
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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 15:54

« Fallait-il publier ces dessins jugés insultants dans le monde musulman » ? (Le Monde 11/12-1-2015)

Publier n’étant pas afficher, on répondra clairement et sans hésitation : « Publier oui, afficher non ». Pourquoi ?

La liberté d’opinion, et donc celle d’expression en démocratie étant non négociables, rien ne saurait les limiter à condition de respecter les consciences.

Or, personne n’est obligé d’acheter ou de consulter une publication. Il serait donc paradoxal qu’un journal, une revue ou un livre présuppose l’étendue de son lectorat pour contrôler ou limiter son champ de commentaire d’analyse ou de critique. Ce serait de l’autocensure. Que ceux que le sujet heurte passent leur chemin. Chacun achète et lit ce qu’il veut.

Autre chose est d’afficher un thème, une caricature. L’affiche s’impose au public, le passant ne peut l’éviter. Ainsi, dans le passé une affiche représentant Jésus en érection sur la croix ou Marie enceinte, aujourd’hui Mahomet dans une représentation offensante infligés au public sont ou seraient des manifestations blessantes dans la mesure où inévitablement, ces affiches interpellent le tout venant. Le choix est donc clair, il n’y a pas dilemme.

La querelle est donc superfétatoire. En vérité, gardons nous de nous laisser entrainer dans une dérive qui verrait s’imposer insensiblement le délit de blasphème. Il serait alors bientôt plus permis de critiquer une croyance. Reviendrait-on au Moyen Age où on brûlait les « hérétiques » en place publique?

la censure

la censure

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 12:32
Charlie Hebdo

Liberté, liberté chérie

Combats avec tes défenseurs,

Que tes ennemis expirant

Voient ton triomphe et notre gloire

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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 17:40

images

Une crèche de Noël dans les lieux publics en pays laïc ? La question en soi ne vaut guère un crêpage de chignons. Certes il y a l’enfant Jésus, mais il y a aussi  des santons de Provence qui attestent que nous sommes en présence aussi d’une vieille tradition populaire.

Mais au-delà de cette querelle picrocholine, n’y a-t-il pas pour certains un message subliminal, la crèche ne servant que de masque ?

Ne doit-on pas comprendre que pour d’aucuns, il s’agit au moyen de cette démonstration d’affirmer une sorte d’entre soi, de dire que « C’est nous les Gaulois », « vous autres n’êtes pas de chez nous » ?

Oui, qu’on le veuille ou non, la France, et avec elle tout l’Occident est d’héritage gréco-romain de même que judéo-chrétien. Les paysages, le calendrier, les prénoms, l’art le prouvent. Et alors ? C’était hier. Il ne s’agit pas de l’évacuer ou de l’occulter, mais l’héritage est en enrichissement  continu. Aujourd’hui, ne mange-t-on pas partout du couscous, des nems ou du curry d’agneau ?

De fait, la véritable question qui vaille qu’on débatte est de savoir comment aujourd’hui, en France, vivre ensemble. En quelles valeurs communier pour former la communauté ? Bref, rechercher le partage plutôt que l’exclusion.

 

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