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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 16:45

 

assemblee-nationale-hemicycle-deputes-2354458.jpgRachida Dati, François Fillon, Claude Guéant, Jean-Vincent Placé, Cécile Duflot, Philippe Merieu et sans doute bien d’autres à droite comme à gauche, parce qu’ils veulent à tout prix entrer au Parlement, exigent ou ont exigé de se voir attribuer une circonscription assurément gagnable. Autrement dit, ils veulent bien se présenter aux suffrages des électeurs, mais à condition que la victoire leur soit acquise d’avance. Ils expulseraient sans ménagement le titulaire du siège au besoin, même si ce dernier n’a pas démérité de ses électeurs. Démocratie oui mais pas trop. Il est demandé aux électeurs de venir faire un peu de figuration pour parer le déjà élu du vernis de la victoire sans gloire, ayant vaincu sans péril. Bref, citoyens, un petit tour et puis s’en vont, comme des marionnettes.

On aurait aimé voir ces distingués impétrants se coltiner à la bataille électorale, tenter de convaincre les électeurs qu’ils sont fiables, confronter leurs arguments à ceux de leurs adversaires ou concurrents. Voilà ce qui aurait donné une véritable légitimité à leur éventuelle élection. L’onction démocratique ne peut venir que de la bataille où on a ferraillé ferme pour faire triompher ses arguments. Au lieu de quoi, ces professionnels du mandat se contentent de faire un semblant de tour de piste pour venir après benoitement se caler dans le siège qu’ils considèrent comme à eux dû. Et l’on va demander aux citoyens de s’intéresser à la politique et de participer activement à ce qui se mue sous leurs yeux en une regrettable mascarade, à un véritable dévoiement de la démocratie.

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 12:36

 

P1040233--Large-.JPGOn peut lire dans  « Le Monde » daté du 29 décembre 2011 qu’une association travaillant avec des collégiens,( pensant sans doute être inspirée d’une puissante élévation d’esprit), s’est lancée dans une  réécriture de « la Marseillaise »  en transformant « Aux armes citoyens » en « aux charmes citoyennes », et finesse suprême, « Entre nous de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé » est devenu « Entre nous je la tire Annie, et mon dard sans gland est levé ».

Décidément, la crétinerie et la veulerie poussent comme chiendent. Non pas qu’il faille s’offusquer de voir « la Marseillaise », monument historique maquillée en beuglerie de corps de garde. Encore que ! Mais n’est pas Gainsbourg qui veut. Cependant, admettons que même la liberté de pisser ou de cracher en public doive être garantie. Voire! Tout de même. Que de distingués associatifs aient cru élégant ou glorieux d’offrir à des adolescents un échantillon d’une telle débilité laisse pantois. Et cela, en un lieu où justement, par la culture, on prétend aider ces jeunes à s’extraire définitivement du stade du « pipi caca boudin ». Est-ce que voir des adultes ou prétendus tels continuer de s’y vautrer peut leur être productif?

Et ces distingués clercs de crier ensuite à la censure ! Il y en a encore qui croient que la démocratie ou la liberté consiste à pouvoir faire tout et n’importe quoi. Or, attention ! La liberté ne s’use que si l’on s’en sert .... mal !

A tous, BONNE ANNEE 2012 quand même

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 10:38

 

JOYEUX-NOEL-A-TOUSOn ne voit plus guère au-dessus des rues de nos villes et villages la traditionnelle banderole « Joyeux Noël » à l’approche des fêtes de fin d’année. Le plus souvent, elle a laissé la place à un banal « Joyeuses fêtes », comme s’il fallait effacer ou renoncer à nos solides traditions héritées de nos très anciennes racines judéo-chrétiennes. Faudrait-il en avoir honte ou craindrait-on en les affirmant encourir on ne sait quelle réaction communautariste contraire à notre identité républicaine unitaire et indivisible ?

Alors, pour rester fidèle à mon viscéral attachement à ce qui nous définit, et en bon "athée-chrétien" ( le philosophe André Comte-Sponville dixit), à tous ceux qui me font l’honneur ou l’amitié de me lire, j’adresse tous mes vœux de bon et joyeux noël.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 17:34

 

Jacques-Chirac_pics_390.jpgEmoi ou réactions diverses dans le landerneau à l’annonce de la peine de 2 ans de prison avec sursis prononcée contre Jacques Chirac à l’issue du procès en appel concernant les emplois fictifs de la ville de Paris.

Il semble qu’aujourd’hui, dès qu’il est question de l’ancien président de la République, les esprits confondent deux entités pourtant bien distinctes : l’homme public, chef de parti élu maire de Paris et par la suite chef de l’Etat d’une part, et l’homme revenu à la vie civile et donc simple citoyen et homme privé d’autre part.

Le maire de Paris ou le président de la République que Jacques Chirac est devenu était initiateur d’une politique que les uns et les autres ont défendue ou combattue avec conviction à travers sa personne. On traitait là d’un personnage politique. Mais il est normal que pour pouvoir appliquer son programme et diriger le pays en toute sérénité, on accorde au chef de l’Etat durant toute la durée de son mandat une immunité qui le mette à l’abri de toutes sortes de tracasseries ou d’entraves.  A ce titre donc, Jacques Chirac a pu échapper à toute poursuite visant ses abus ou ses écarts de maire de paris, tant que cela ne menaçait pas la sécurité ou la stabilité du pays. Il a usé et d’un certain point de vue quelque peu abusé de la prérogative avec la complaisance du Conseil Constitutionnel présidé à l’époque par Roland Dumas. Au demeurant, pour d’éventuels manquements graves menaçant la sécurité du pays, il relevait de la Cour de justice de la République, ex-Haute Cour de justice.

Et puis, de manœuvres dilatoires en arguties tortueuses, le temps a longuement passé, jusqu’à ce que le mandat présidentiel prenne fin. Alors la justice s’est mise en marche. Mais là encore, les manœuvres n’ont pas manqué pour retarder l’instant fatidique du procès. On en connaît aujourd’hui le dénouement. C’est l’homme politique qui a été jugé, mais c’est l’homme privé que le public observe.

Or, et cela concerne surtout les citoyens de gauche, si l’homme politique a été vigoureusement combattu,  on respecte l’homme privé, on se prend même à apprécier l’amateur de bonne chère et de bons mots, et peu avare de chaleur humaine. Autant l’animal politique paraissait un « tueur », autant le citoyen apparaît comme un joyeux luron, un fin connaisseur de la vraie vie et de la culture.Et c'est cela qu'on aime en lui.

Alors , à cette aune, fallait-il aujourd’hui le juger et le condamner ?

Pour la morale, alors que Juppé, le lieutenant avait chèrement payé pour tous et sans broncher, il eut été inacceptable que le capitaine donneur d’ordres pût échapper à toute sanction. Nul n’est au-dessus des lois.

Donc, la justice a œuvré, la loi et la morale ont triomphé. Laissons maintenant l’homme privé vivre en paix sa retraite.

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 15:12

 

9782749306483FSIl y a eu Claire Chazal sur TF1, suivie de Ivan Levaï, puis ces temps-ci Epstein aux Etats-Unis et Taubmann chez nous pour tenter de réhabiliter DSK contre vents et marées. Visiblement, la consigne est: « Il faut sauver le soldat DSK »!

Mais à lire dans le journal « Le Monde » les morceaux choisis de l’opus qu’a produit M.Taubmann, on est saisi de sidération. Quelle pantalonnade, quel brouet digne d’un film X de seconde zone ! Comment un ex-futur président, dont on nous vantait naguère l’intelligence hors du commun a pu inspirer à son « biographe auto-proclamé » un tel ramassis d’inepties ?

Le clou de l’opus : - Le président du FMI est sorti de la salle de bains « ...en tenue d’Adam » Nafissatou Diallo « le fixe droit dans les yeux. Puis elle regarde ostensiblement son sexe. La chair est faible (...) il ne résiste pas à la tentation d’une fellation ». Textuellement ! Tout s’est passé dans le regard et de façon fulgurante. Sept minutes exécution comprise !. Histoire sans paroles. Il fallait oser, M. Taubmann a osé.

On croirait lire une nouvelle aventure des pieds-nickelés égarés au royaume des odalisques. Véritablement affligeant ! C’est au final prendre les lecteurs pour des gogos.

De grâce, passons à d’autres sujets plus préoccupants dont cette farce semble concoctée pour nous éloigner.

 

 

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 12:45

 

dessin-vincent.jpgLes élections démocratiques ont porté la gauche au pouvoir en France en 1936, 1956, 1981,et 1988. Et chaque fois, comme si on leur avait dérobé leurs tripes, les tenants de la droite ont poussé des cris d’orfraie. Rappelons-nous par exemple les vociférations haineuses des jeunes giscardiens éructant en mai 1981 : « Mitterrand t’es foutu, les giscardiens sont dans la rue ». Et il n’est que d’écouter ou lire les propos tenus ici ou là par les ténors de la droite, concernant les responsables de la gauche : ils seraient incompétents, rongés par leurs intérêts particuliers, «  attachés à conserver leurs Peugeot 607 » (N.K.M. dixit), bref, le seul fait d’être de gauche les marquerait du sceau de l’infamie. Que l'on sache, ils ont pourtant été formés dans les mêmes filières ou les mêmes écoles, ont connu des parcours similaires, mais voilà, ils sont de gauche, et « voilà pourquoi, madame, votre fille est muette» (Molière).

Enfin, couronnant ce fatras d’inepties, le sémillant François Baroin, tenant du ministère des finances après avoir mené une véritable campagne de chantage auprès de Sarkosy pour ravir ce poste à Bruno Lemaire, ce qui du coup pourrait ressembler à une véritable effraction, déclare tout récemment dans ce qui est le temple de la démocratie, l’Assemblée Nationale,  qu’en 1997, la gauche, pourtant sortie majoritaire des élections législatives, serait « arrivée au pouvoir par effraction » ! Le pouvoir leur appartient en propriété inaliénable et donc perpétuelle, vous dit-on.Illégitime dans leur esprit qui les en prive, serait-ce par élections!

Or, à propos d’effraction, que dire des tentatives de putch de la droite à la fin du XIXè siècle avec Boulanger, puis en 1936 avec les camelots du roi ou les Croix de Feu, en 1940 avec les pleins pouvoirs de Pétain, sa « révolution nationale » et sa collaboration, et, même si par la suite le suffrage universel a lavé la flétrissure, le  coup d’état ayant porté le général de Gaulle au pouvoir, et enfin le putch des généraux en 1961 contre justement le général de Gaulle. Qui chaque fois a été à l’origine de ces effractions successives sinon la droite et ses affidés ?Et voilà que le voleur crie "Au voleur"!

A l’évidence, il faut croire qu’actuellement, aux abois et craignant de perdre le pouvoir et « ses Peugeot 607 », la droite faisant fi de tout sens de la mesure a choisi de faire feu de tout bois, quitte à se discréditer aux yeux des démocrates. C’est bien la preuve du profond désarroi qui la mine.

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 09:58

 

babylone-tour-babel.jpgLa manière dont les pays membres de l’Europe abordent les problèmes liés à la crise financière et économique qu’ils traversent montre bien s’il en était encore besoin que cette Europe dont il est en permanence question n’est qu’une virtualité, voire un mythe, et il en sera manifestement ainsi encore durant des lustres. Sur la scène, de beaux discours, de belles manifestations et qui ne trompent personne.  Mais quand arrivent les questions sérieuses, c’est la foire d’empoigne, la bataille de chiffonniers. Et comment pourrait-il en être autrement ?

  Comment croirait-on sérieusement un instant que des pays chargés d’une très vieille histoire, dont les vicissitudes ont fortement cimenté leurs peuples respectifs consentiraient sans rechigner à un quelconque abandon de traditions solidement ancrées dans leur mémoire collective, et de souveraineté ?

Si naguère, les peuples de l’Union Soviétique sont restés soixante quinze ans soudés, c’est sous la férule communiste. On connaît la suite. Quant aux Etats-Unis d’Amérique, si leur melting-pot a pris, c’est parce que dans leur mémoire collective, leurs ancêtres en quête de liberté ont construit ensemble le pays et la nation, et que pour eux « le rêve américain » ne se réduit pas à un slogan. Et tous chantent avec ferveur le « God bless America ».

Cette Europe dont on nous vente à satiété les vertus et les promesses n’est qu’un vaste marché commun. Le reste n’est que poudre aux yeux pour faire avaler la pilule du libéralisme marchand et de l’économie mondialisée. Et quand le peuple se rebiffe, on lui administre la purge de force.

Ainsi, quand les Français après d’autres ont refusé d’entériner le projet de traité constitutionnel européen qu’on lui soumettait, M.Sarkosy n’a rien trouvé de mieux que de lui imposer par un parlement croupion interposé un traité-jumeau. Et passez muscade. Dire que ce traité était censé nous protéger contre tous les dangers de la récession ou de la faillite.

Aujourd’hui, le premier ministre grec veut mettre ses concitoyens devant leurs responsabilités en recourant au référendum, signe d’une bonne interprétation de la démocratie, ses homologues européens s’entendent non pas pour développer une pédagogie convaincante, mais pour débarquer ce premier ministre  et en trouver un autre plus accommodant envers leurs desseins. Jadis Lénine annulait une élection contraire à ses projets, et naguère, Staline projetait de changer de peuple si ce peuple lui était hostile.

Incapables de proposer aux peuples une idée de construction européenne solidement fondée sur un projet enthousiasmant et véritablement tourné vers leur bonheur, nos technocrates font assaut de miroirs aux alouettes et de plans fumeux concoctés dans leur tour de verre bruxelloise. Comedia, tragediante, mascarades tout juste bonnes à endormir les citoyens auxquels on ne demande que d’opiner sans barguigner.,

 

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 12:28

 

2363_bombenuclaire.jpgOn lit sur le web dans Le Figaro.fr du 8/10/2011

Le président de France Télévisions rencontrera l'ambassadeur d'Israël en France et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à la suite d'une émission de France 2 sur l'avenir des territoires palestiniens qui a ému la communauté juive

.....

En cause: un numéro du magazine "Un oeil sur la planète", présenté par Etienne Leenhardt, diffusé lundi 3 octobre en deuxième partie sur France 2 et intitulé "Un Etat palestinien est-il encore possible?". Cette émission "a entraîné au sein de la communauté juive une intense émotion et une stupéfaction écoeurée", a déclaré le président du Crif, Richard Prasquier, dans une lettre ouverte à Rémy Pflimlin. Il a jugé que l'équipe qui l'a réalisée "a présenté, d'un conflit complexe, une image caricaturale et unilatérale", "en distordant les causalités, en ridiculisant l'adversaire, sans éviter les insinuations à la limite des théories conspirationnistes antisémites",

Il semble que dans le sigle CRIF il y a DE FRANCE. Cet organisme représente donc bien des Français, même si par ailleurs ceux-ci sont juifs. Alors on est fondé à se demander au nom de qui en la circonstance le CRIF prétend parler.

Le reportage de la Télévision Française traitait du problème israélo-palestinien. Les téléspectateurs français peuvent être d’accord ou le critiquer, voire le contester. Mais entreprendre en France sur ce sujet une démarche conjointe avec l’ambassadeur israélien est pour le moins contestable.

Est-il encore possible en France, de critiquer la politique d’Israël envers les territoires occupés sans encourir les foudres des Français de confession juive, et de voir systématiquement ressurgir l’accusation d’antisémitisme brandie comme une arme de destruction massive pour neutraliser la critique ?

On se croirait revenu au temps de la guerre froide où tous ceux qui critiquaient l’URSS étaient immédiatement affublés de noms d’oiseaux par les communistes français. Mais fort heureusement le temps des « vipères lubriques » a vécu.

Mais à quand une délégation conjointe de l’Episcopat français et du nonce apostolique pour protester contre des medias critiquant des déclarations papales ?

 

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 00:05

 

3654656-le-jt-agite-diapo-1.jpg TF1 nous a distillé dimanche soir, 18 septembre à 20 heures, un long plaidoyer de DSK pour sa propre personne, avec l’aide et la complaisance de Claire Chazal. Quand on a entendu ses interprétations discutables du rapport du procureur Cyrus Vance et qu’on sait les liens étroits qui existent entre la journaliste et Anne Sinclair, on ne peut qu’éprouver de l’indignation ou de la révolte pour cet exercice de complaisance, voire de connivence.

Non, la justice américaine n’a jamais affirmé qu’il n’y avait rien dans le dossier, mais simplement que les mensonges  de la plaignante non pas à propos du viol supposé mais sur les évènements environnants rendaient hypothétique une éventuelle  unanimité du jury indispensable dans un procès. En conséquence, il renonçait à poursuivre. N’oublions pas que Cyrus Vance joue actuellement sa réélection à son poste.

Et pour couronner ce « tour de prestidigitation », dans le journal de la nuit de BFM/TV, Maître Martine Bouccara qui était censée intervenir comme consultante tenait une véritable plaidoirie en faveur de DSK, déclarant entre autres contre toute vraisemblance que la justice américaine l’avait innocenté. Il est précisé plus haut ce qu’il en est exactement.

On pressent bien là une véritable entreprise acharnée de réhabilitation de DSK, opinion renforcée par un ridicule retour concerté de la thèse du piège, voire du complot.

Non, véritablement, les citoyens ont tourné cette page déplorable et n’attendaient pas une prolongation du feuilleton sordide. Simplement, l’intervention télévisée de DSK limitée à de simples excuses pour le bouleversement survenu dans les préoccupations quotidiennes des Français, et pour la honte qu’ils ont éprouvée au regard de l’Etranger aurait été comprise et cela aurait suffi pour boucler un dossier fort dérangeant pour tous. Au lieu de quoi, la télévision dans sa partie « Information » a été délibérément mise au service d’un particulier pour sa tentative d’ auto-réhabilitation. Les téléspectateurs ont de quoi être scandalisés. En aurait-on fait autant pour un camionneur ou un éboueur ?

Si on se plaçait un instant sur le terrain polémique , on pourrait considérer que la télévision étant au service du public, il y a là de la part de DSK et avec la complicité de Claire Chazal une sorte d’abus de bien social.

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 17:36

 

euthanasie.jpgLe docteur Bonnemaison a-t-il provoqué de sa propre initiative la mort de patients arrivés en fin de vie ? C’est à la justice de le dire après une instruction minutieuse du dossier. Et ce processus judiciaire est normal. Cela ne signifie en aucune façon que le médecin est présumé coupable d’assassinat, mais il existe une loi dite « loi Leonetti » du nom de son initiateur, et il  revient à la justice de vérifier que les principes fondamentaux de ce texte ont été rigoureusement respectés.

 

Or, quels sont ces principes ?

1. La loi maintient l'interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui (conservations des textes antérieurs).

2. En revanche, elle énonce l'interdiction de l'obstination déraisonnable (L. 1110-5 CSP alinéa 2). Est considérée comme déraisonnable l'administration d'actes « inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. »

3. Le respect de la volonté des patients : l'appréciation du caractère « déraisonnable » est le fait du patient s'il est en état d'exprimer sa volonté. Sinon, c'est le médecin qui prend la décision, après avoir recherché quelle pouvait être la volonté du patient (existence de directives anticipées, consultation de la personne de confiance, de la famille), et avoir respecté une procédure collégiale.

4. La préservation de la dignité des patients et l'obligation de leur dispenser des soins palliatifs : lorsque des traitements considérés comme de l'obstination déraisonnable sont arrêtés ou limités, la loi fait obligation au médecin de soulager la douleur, de respecter la dignité du patient et d'accompagner ses proches.

5. La protection des différents acteurs est assurée par la traçabilité des procédures suivies.

 

En résumé, il s’agit donc de poser comme droit absolu celui de la personne de vivre dans la dignité et de pouvoir obtenir le cas échéant la fin d’un acharnement thérapeutique inutile.

Le problème réside dans le fait de savoir si la personne concernée est en état psychologique de prendre sereinement une telle décision. Mais en tout état de cause, il ne s’agit aucunement de légaliser l’euthanasie. Les médecins ont pour mission de soigner, et autant que possible de guérir, non de donner activement la mort, pas plus que quiconque au demeurant.

Il s’agit clairement de cesser d’administrer des soins compliqués ou difficilement supportables à une personne dont on sait que de toutes façons cela ne servira qu‘à prolonger indéfiniment et inutilement un état purement végétatif ou une souffrance insupportable.

Autre problème est la question de la dignité. Qui en décide ? Si la personne concernée est lucide, si elle est assurée de l’affection indéfectible de ses proches, si tous les soins lui sont administrés avec tact et application, alors on peut considérer qu’elle décide en toute lucidité et détermination.

Mais il peut arriver aussi que le regard des autres renvoie à la personne une image d’elle-même dépréciée qu’elle finit par intégrer, et de ce fait, ne se sent pas digne et ne s’accepte plus. Et c’est cette image qu’elle peut vouloir effacer en souhaitant disparaître. C’est le regard des autres qu’elle ne supporte plus. Serait-ce alors là sa propre volonté, exprimée en toute lucidité et en toute indépendance ? Ne serait-ce pas l’image qu’on lui renvoie d’elle qui la pousse au désespoir ?

Le généticien Axel Khan raconte comment dans son propre entourage, une parente qui ne supportait plus son état et ses souffrances, et qui avait clairement et en toute connaissance exprimé le souhait de mettre fin aux soins qu’on lui prodiguait afin d’en finir, avait subitement changé d’avis après qu’on lui eût manifesté ostensiblement toute l’affection et l’attachement dont elle était l’objet.

Enfin, il reste le cas des personnes qui sous l’effet de souffrances sont privées de tout discernement et qui ne supportent plus l’acharnement thérapeutique dont elles sont l’objet, ou celles qui ne jouissent plus d’aucune autonomie ni plus de conscience de soi. Mais ce cas est prévu dans la loi Leonetti. Il n’appartient pas au seul médecin d’en décider entre les murs et le silence de son cabinet, ni aux seuls proches. Et il ne faut en aucun cas que le facteur économique ou simplement utilitaire l’emporte sur tous les autres critères. Sinon, la dérive vers l’eugénisme ne serait plus très éloignée. On a hélas connu une époque et un lieu où la dignité humaine et le droit de vivre se mesuraient en fonction de la capacité productive de chacun. Et on ne peut non plus omettre les cas ou le sordide l’emporte sur l’humain.

Donc, la loi Léonetti est pleine de sagesse et se suffit à elle-même, et revenir chaque fois sous le coup de l’émotion à la question de l’euthanasie ou du droit d’interrompre une vie ne fait que parasiter le problème suffisamment complexe en soi.

Dans ce domaine, chaque cas est un cas d’espèce, et il est utile que chaque fois que nécessaire, la justice intervienne, non pas pour punir ou absoudre, mais pour vérifier que l’éthique en la matière a été respectée.

 

 

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