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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 17:34

 

Jacques-Chirac_pics_390.jpgEmoi ou réactions diverses dans le landerneau à l’annonce de la peine de 2 ans de prison avec sursis prononcée contre Jacques Chirac à l’issue du procès en appel concernant les emplois fictifs de la ville de Paris.

Il semble qu’aujourd’hui, dès qu’il est question de l’ancien président de la République, les esprits confondent deux entités pourtant bien distinctes : l’homme public, chef de parti élu maire de Paris et par la suite chef de l’Etat d’une part, et l’homme revenu à la vie civile et donc simple citoyen et homme privé d’autre part.

Le maire de Paris ou le président de la République que Jacques Chirac est devenu était initiateur d’une politique que les uns et les autres ont défendue ou combattue avec conviction à travers sa personne. On traitait là d’un personnage politique. Mais il est normal que pour pouvoir appliquer son programme et diriger le pays en toute sérénité, on accorde au chef de l’Etat durant toute la durée de son mandat une immunité qui le mette à l’abri de toutes sortes de tracasseries ou d’entraves.  A ce titre donc, Jacques Chirac a pu échapper à toute poursuite visant ses abus ou ses écarts de maire de paris, tant que cela ne menaçait pas la sécurité ou la stabilité du pays. Il a usé et d’un certain point de vue quelque peu abusé de la prérogative avec la complaisance du Conseil Constitutionnel présidé à l’époque par Roland Dumas. Au demeurant, pour d’éventuels manquements graves menaçant la sécurité du pays, il relevait de la Cour de justice de la République, ex-Haute Cour de justice.

Et puis, de manœuvres dilatoires en arguties tortueuses, le temps a longuement passé, jusqu’à ce que le mandat présidentiel prenne fin. Alors la justice s’est mise en marche. Mais là encore, les manœuvres n’ont pas manqué pour retarder l’instant fatidique du procès. On en connaît aujourd’hui le dénouement. C’est l’homme politique qui a été jugé, mais c’est l’homme privé que le public observe.

Or, et cela concerne surtout les citoyens de gauche, si l’homme politique a été vigoureusement combattu,  on respecte l’homme privé, on se prend même à apprécier l’amateur de bonne chère et de bons mots, et peu avare de chaleur humaine. Autant l’animal politique paraissait un « tueur », autant le citoyen apparaît comme un joyeux luron, un fin connaisseur de la vraie vie et de la culture.Et c'est cela qu'on aime en lui.

Alors , à cette aune, fallait-il aujourd’hui le juger et le condamner ?

Pour la morale, alors que Juppé, le lieutenant avait chèrement payé pour tous et sans broncher, il eut été inacceptable que le capitaine donneur d’ordres pût échapper à toute sanction. Nul n’est au-dessus des lois.

Donc, la justice a œuvré, la loi et la morale ont triomphé. Laissons maintenant l’homme privé vivre en paix sa retraite.

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