Dans les banlieues, certains ont une conception particulière de l’ordre public et de la légalité, au point de déclencher des émeutes incendiaires à chaque intervention de la police pour sanctionner une infraction.
Des « vegans » attaquent et détruisent des devantures de boucheries pour imposer un mode de consommation sans viande animale. On prétend même imposer une conception du monde vivant où « animaux humains et non humains » (sic) jouiraient des mêmes droits.
Des intellectuels qui ne partagent pas dévotement les idéaux de certains groupuscules ou mouvements se voient interdits de présence au sein de manifestations.
Des individus ont de leur propre initiative décroché des mairies le portrait officiel du Président de la République élu au suffrage universel accusé de ne pas être écologique et ont été absouts par un juge.
Des « gilets jaunes », ou du moins certains qui s’en réclament agressent des députés de la Nation ou des maires qui ne partagent pas leurs slogans, ou profèrent des slogans clairement antisémites.
Il paraît que désormais, pour faire triompher une certaine conception de la transition écologique, d’aucuns se chargeraient d’empêcher la circulation des automobilistes, d’entraver l’embarquement des passagers des avions, bref, d’imposer leur conception de cette transition.
Il semblerait dorénavant que chaque groupuscule, chaque faction , voire chacun pour soi imposerait au besoin par la force sa vision de la vie publique et du comportement face à la loi. Serait-ce un retour vers une forme de barbarie ? Il faut se poser ouvertement la question.
Y a-t-il encore un mode de vie publique pacifique, un consensus pour vivre en commun, bref une communauté nationale, si tant est que pour former « communauté » il faut partager des valeurs communes ?
Et que reste-t-il de la Démocratie ?
Les Grecs anciens avaient inventé ce système de gouvernement pour sortir justement de la barbarie.
Les hécatombes, les empoignades sanglantes et autres carnages avaient lentement laissé la place à des vociférations publiques elles-mêmes remplacées par une participation plus individuelle et apaisée que les Anciens ont eu la sagesse de généraliser par étapes successives. Enfin a surgi la Démocratie savamment pensée et organisée par Clisthène à Athènes au VIè siècle avant notre ère. Désormais la joute se déroulerait au sein du forum ou de l’agora, par la voix ou par le bulletin (à l’origine, l’ostracos, tesson de céramique). Et gare à celui qui ferait obstacle à la liberté d’expression de chaque citoyen. Ainsi était conçu le débat public, avant que ne triomphe la loi commune.
Que reste-t-il de cette sagesse ? La loi du plus fort ou la dictature des minorités agissantes devrait-elle se substituer à la recherche du consensus ou du compromis ? Le couteau ou la trique plutôt que le bulletin de vote ? L’homo sapiens se préparerait-il à retourner dans sa grotte perdue, armé de massues et de sagaies
Churchill ne disait-il pas « La démocratie est le pire de ssystèmes, à l’exclusion de tous les autes » ?