En réponse à un horticulteur au chômage qui lui faisait part de sa difficulté à retrouver un travail, M. Macron a répliqué qu’il lui suffirait de traverser la rue pour trouver un emploi dans une brasserie ou un restaurant.
Bref, pour le Président de la République, puisqu’il y a des chômeurs d’une part, et des emplois vacants d’autre part, il suffirait de les coupler systématiquement et ainsi, on aurait résolu le problème du chômage. « Mais bon sang, mais c’est bien sûr », aurait dit le commissaire Bourrel !
Cet épisode démontre bien que M. Macron est un productiviste forcené. Pour lui, il convient de satisfaire la bonne marche de la production en comblant le vide des emplois par le trop plein des chômeurs.
Peu importe que chacun ait eu le souci de son épanouissement au travers d’une activité qui aurait pour lui du sens et pour laquelle il aurait fourni l’effort d’une formation appropriée. Et peu importe la bonne opinion de soi au travers de la bonne œuvre accomplie.
La production et les services manquent de main d’œuvre, que les chômeurs s’y emploient. Qu’importe la pénibilité ou le manque de considération des tâches répétitives ou harassantes. Et les chômeurs qui regimbent sont des « fainéants », cela va de soi !
Et d’ailleurs, pourquoi a-t-il oublié d’ajouter que les chômeurs auraient aussi leurs chances en Roumanie ou en Chine par exemple, s’ils n’étaient pas aussi empotés ?
On se heurte toujours devant M.Macron à une forme d’autisme, une incompréhension de ce que vivent ou ressentent les citoyens. A des doléances précises, à des expressions de détresse ou de colère justifiée, il renvoie des formules à l’emporte-pièce ou des réparties blessantes : « les fainéants, les illettrés, ceux qui ne sont rien, … » tout à l’avenant. Cela démontre à la fois une méconnaissance des soucis des citoyens et un certain mépris des petites gens.
Pour lui, seuls les « premiers de cordée » ont sa considération et ses prévenances.
Qui a parlé du « président des riches » ? Que l’on est loin du lyrisme et de la marche triomphale et prometteuse de la campagne électorale. On a désormais les deux vraies faces de Janus.