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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 11:41
Les outils de la démocratie

Selon la Constitution, les citoyens élisent au suffrage universel le Président de la République et dans la foulée, leurs représentants les députés tous les cinq ans, sauf accident, et leurs maires tous les six ans. C’est à l’occasion des campagnes électorales qui précèdent ces élections qu’ils ont l’occasion d’exprimer leur choix entre les programmes développés par les candidats. Mais hors de ces périodes, rien de bien précis ne vient éclairer les représentants de la Nation sur les attentes de leurs mandants. La procédure du référendum est bien prévue dans les textes, qui offrirait aux gouvernants la possibilité de sonder les reins et les cœurs du pays. Mais, le plus souvent, la réponse exprimée lors de ces consultations populaires ne  correspond en rien à la question posée, qui au demeurant ne coïncide pas avec l’attente des citoyens, qui se servent de l’occasion pour exprimer leur approbation ou leur rejet du pouvoir en place . En conséquence, ce mode de consultation est manié avec prudence, et plutôt le plus rarement possible. Il arrive même que malgré une réponse claire des consultés à la question, le pouvoir passe outre et agit contre le choix populaire. Ce fut le cas lors du référendum de 2005 concernant le traité constitutionnel européen. Le Président Sarkosy tenant le « non » exprimé majoritairement par les électeurs pour nul et non advenu, fit adopter en 2007 par le Parlement le traité de Lisbonne, sorte de traité constitutionnel bis.

Alors, la démocratie se réduirait-elle à consulter les citoyens tous les cinq ans, et à les renvoyer à leurs occupations quotidiennes en attendant patiemment la consultation suivante ? Les urnes sorties tous les cinq ans, et dans l’intervalle, que chacun cultive son jardin ?

Tout de même, il y a aussi ce qu’on appelle les corps intermédiaires que sont les associations, les syndicats, les mutuelles ou les organisations diverses au sein desquels s’expriment les attentes des citoyens et que peuvent faire remonter au sommet du pouvoir ceux qu’on nomme des partenaires sociaux, au cours des consultations ou des négociations  que devraient engager régulièrement nos dirigeants.

Ainsi, la démocratie fonctionnerait de façon satisfaisante par le truchement de ces multiples outils et les citoyens éprouveraient le sentiment d’être réellement écoutés.

Or, qu’en est-il véritablement ?

Le pouvoir est concentré dans les seules mains du Président Macron qui ne cesse de considérer les corps intermédiaires comme des empêcheurs de tourner en rond, les citoyens comme des « Gaulois réfractaires au changement », et qui transforme le dialogue social en un monologue condescendant.

Comment dans ces conditions attendre de tous les  citoyens un comportement républicain respectueux des règles de la démocratie ?  La conscience civique n’est pas forcément le bien le mieux partagé. D’où des débordements regrettables et condamnables chez certains qui s’estiment à tort ou à raison négligés, voire méprisés. Et les récents propos mal maîtrisés de M. Macron n’ont rien fait pour les en dissuader.

Pour se rattraper, le Président lance un « Grand débat citoyen » où pourront s’exprimer tous ceux qui en éprouvent le souhait. For bien. Mais quelle valeur attacher à ce projet, alors que le pouvoir déclare par avance qu’il ne changera pas de cap, qu’il poursuivra son action comme prévu ?

Autrement dit, « Cause toujours », le pouvoir reste résolument droit dans ses bottes. En définitive, il n’aura rien appris ni retenu des évènements. Grave, très grave pour un responsable politique.

Dans ces conditions, on peut parier sans risque que malgré une légère décrue, le mouvement des gilets jaunes se prolongera encore longtemps. Et les actes délictueux qui les accompagnent aussi, hélas !

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