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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 11:12
"Excusez-moi de m'excuser"

Le Président Macron a présenté aux harkis les excuses de la France pour la légèreté, voire parfois le cynisme avec lesquels avait été traité leur sort au sortir de la guerre d’Algérie (1954-1962), guerre sans nom qu’on appelait pudiquement «  opérations de pacification et de maintien de l’ordre » et au cours de laquelle ils avaient loyalement servi la France. A leur arrivée en France accompagnés de leurs familles, on les avait parqués dans des baraquements sinistres à Rivesaltes (Pyrénées Orientales) ou Bias (Lot et Garonne) notamment et dénommés « camps de transit et de reclassement ), un transit qui a duré des décennies. D’autres d’entre eux abandonnés sur place avaient été victimes de massacres abominables par les partisans du FLN.

 Mais il conviendrait de rappeler qu’une telle désinvolture avait déjà été manifestée au lendemain d’une autre guerre coloniale et qui perdure sans grand émoi de la part des autorités administratives ou politiques. Il s’agit du camp de Sainte Livrade ( Haute Garonne ) ayant accueilli des réfugiés d’Indochine après la guerre du même nom (1945-1954) et qui a donné naissance à la C.A.F.I. (Centre d’Accueil des Français d’Indochine). On lit dans leur bulletin :

 

Les oubliés d’Indochine.

Cinquante ans après la chute de Dien Bien Phu, des Français rapatriés d’Indochine vivent toujours dans des baraquements.

Une route défoncée. Des dizaines de baraquements délabrés, alignés les uns à côté des autres, marqués d’une lettre ou d’un numéro, et surmontés d’un toit de tôle. A quelques kilomètres du cœur de Sainte Livrade, un village d’un peu plus de 6 000 âmes, posé sur les berges du Lot, une simple pancarte indique l’entrée du «  Centre d’accueil des Français d’Indochine », le « CAFI ».

On rappelle que la chute de Dien Bien Phu s'est produite en 1954 après la prise du camp retranché par les soldats du Vietminh.

Qui sont ces oubliés ?

Pour la plupart des femmes vietnamiennes mères d’enfants nés de leur vie commune éphémère avec un soldat ou un gradé français vite rentré en France après son temps de service. La France les a reconnus comme sujets français mais leur a administré le même sort accordé plus tard aux harkis.

Même cause, même effets ? La France, dite « berceau des Lumières et de la Fraternité » se condamne-t-elle aussi délibérément à la médiocrité et à l’ingratitude ?

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