L'heure des choix

Macron est à la croisée des chemins. Il y aura forcément un après-coriv-19 bouleversant les conditions de vie de l’avant-covid. Quels seront ses choix ?

 Il apparaît bien déjà que les attentes du MEDEF et celles des citoyens sont tout naturellement contradictoires.

Pour les entreprises, les dégâts en termes d’emplois et de profits sont estimés considérables. Livrées à elles-même, elles prétendent se trouver dans l’impossibilité de repartir d’un bon pied. Forte est la tendance d’en faire porter essentiellement les conséquences sur les salariés, appelés à travailler plus et sous entendu à bas prix. Mais motus sur la question des dividendes continument distribués généreusement aux actionnaires. Pour ceux qui gagnent de l’argent en dormant, le temps est toujours au beau fixe.

Pour les salariés, soumis durant la période de confinement à des conditions de travail inhabituelles et parfois particulièrement éprouvantes, ou de chômage partiel ou total, la perte en matière de revenus est considérable et parfois matériellement et socialement catastrophique.

Quant au retour à une vie sociale à peu près normale, nombre de questions restent en suspens. Les critères de santé et d’économie s’opposent manifestement.

Les diagnostics du monde scientifique et du monde politique diffèrent en de nombreux points et même parfois s’opposent. Mais il revient au politique de choisir en dernier ressort. Et c’est à ce stade qu’il s’agit de témoigner d’un certain courage.

Jusqu’à ce jour, les citoyens ont été habitués à ce que Macron effectue rituellement une sorte de valse hésitation entre les experts de tous bords et les « visiteurs du soir ». Il en est résulté au sein du gouvernement de multiples volte-face déroutantes.

 Mais à la veille d’un redémarrage, le pays ne souffrirait pas d’une nouvelle période d’incertitudes de toutes sortes. Il lui faut un horizon, une perspective de reconstruction.

Un choix de raison, prenant en compte les souffrances endurées par le peuple pendant l’épreuve du confinement pourrait faire renaître un climat de confiance envers le pouvoir politique.

Mais un retour aux ornières du passé ainsi qu’une complaisance envers les « premiers de cordées » et les start-upistes chanceux et le vent de la colère pourrait gonfler en tornade dévastatrice au regard de laquelle les humeurs des gilets jaunes ne paraîtraient qu’un doux zéphir.