Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire

Que répond le pouvoir macronien aux revendications sociales et politiques des gilets jaunes ?

On avait déjà un avant-goût de ses intentions lorsqu’il avait été sérieusement secoué par l’affaire Benalla : « Qu’ils viennent me chercher » avait énergiquement répondu le Président après une période de réel flottement, , cherchant à montrer ses muscles tel un coq exhibant ses ergots. « Même pas peur « ! voulait-il alors visiblement démontrer.

De même, après que les premières manifestations des gilets jaunes l’aient décontenancé, Macron a cherhé à reprendre la main en concédant quelques largesses tout en maniant le bâton, accompagnant  ces saupoudrages de propos de fermeté. On allait voir ce qu’on allait voir , que diable !

Les manifestations ne paraissant pas faiblir, et mises à profit par des éléments douteux prompts à saisir toutes occasions pour semer le désordre et la violence, le pouvoir montre à nouveau ses muscles, saisissant l’occasion de faire l’amalgame entre manifestants et casseurs, visant ainsi à déconsidérer le mouvement social auprès de l’opinion publique dont la sympathie envers les gilets jaunes ne décroît pas.

N’a-t-on pas entendu le chef de l’Etat parler de «porte-voix d'une foule haineuse» ? et demander « quel peuple », comme si les manifestants s’avéraient constituer une foule de martiens venus se mêler d’affaires qui ne les concernaient pas. Et le ministre de l’Intérieur parle de « séditieux ».

L’énergie et la volonté, toujours !

Aujourd’hui, la huitième semaine de manifestations démontrant la détermination sans failles des gilets jaunes, le pouvoir faisant l’ellipse des revendications répond par une démonstration d’autorité, brandissant des menaces de sanctions sévères. Bref, de nouveau une démonstration de force, des solutions sécuritaires certes judicieuses à l’encontre des fauteurs de troubles, mais quid des revendications des gilets jaunes ?

La maison brûle, et on parle de réparer les serrures des portes. Et tous de chanter en chœur : « Tout va très bien, madame la marquise … »