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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 00:23

gaza afp4-copie-1Par trois fois depuis 2008, l’armée israélienne a engagé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza dans le but déclaré de détruire les capacités du Hamas d’envoyer des roquettes en direction du territoire israélien. Avec quels résultats au final ?

Il y eut d’abord l’offensive israélienne « Plomb durci » menée contre le Hamas du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 commencée par des raids et des bombardements aériens, suivis par une offensive terrestre.  L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas lancés depuis la bande de Gaza, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement. L’opération visait particulièrement  les militants du Hamas et la destruction des centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Le 19 janvier, selon un bilan provisoire, 1 315 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et plus de 5 285 autres ont été blessés. 65 % des tués ont été des civils. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie, et 113 soldats ont été blessés ainsi que plus de 84 civils.

Puis vint l’opération « Pilier de défense », une offensive militaire menée par l' armée israélienne du 14 novembre 2012 au 21 novembre 2012 après l’assassinat de Ahmed Jaabari, chef militaire des Brigades Izz al Din al-Qassam.

Pour Israël, c’était une riposte aux attaques transfrontalières et tirs de roquettes de moyennes et longues portées du Hamas, du Jihad islamique et diverses autres organisations islamistes de la bande de Gaza contre le territoire israelien. Ces hostilités s'inscrivaient dans le contexte des confrontations entre Israel et le Hamas depuis le début de l’année 2012.

Le bilan humain au soir du 21 novembre 2012:

On compte du côté israélien :

·    Cinq Israéliens tués dont un soldat.

·    240 civils blessés.

On compte du côté palestinien :

·    177 Palestiniens tués, 120 d'entre eux étaient « engagés dans des activités terroristes ».

·    900 Palestiniens, militants et civils blessés.

Enfin ces derniers temps l'opération militaire israélienne « Bordure protectrice » débutant le 8 juillet 2014 par une phase de bombardements aériens qui firent plus de 240 morts, alors que le Hamas tirait plus de deux milliers de roquettes confinant des millions d'Israéliens dans des abris et faisant deux morts. Le conflit s'inscrit dans le contexte du meurtre non revendiqué de 3 adolescents israéliens en juin 2014, de l'arrestation en Cisjordanie de 400 sympathisants ou membres du Hamas et du meurtre d’un adolescent palestinien brulé vif par 3 jeunes israéliens.

Pendant les 10 jours de l'Opération "Gardien de nos Frères" en Cisjordanie qui a précédé le conflit à Gaza pour tenter de retrouver les 3 adolescents, Israël avait arrêté environ 800 Palestiniens sans inculpation ni procès, avait tué 9 civils et fait des descentes dans presque 1300 immeubles résidentiels, commerciaux et publics. Son opération militaire visait les membres du Hamas relâchés pendant les Accords Schalit en 2011. En réaction le Hamas , pour la première fois depuis le cessez le feu de 2012 ,procédait aux tirs de roquettes contre Israel et ses territoires

Avant chaque bombardement, les autorités israéliennes prenaient la précaution d’avertir la population palestinienne, invitant les habitants à quitter leurs maisons. Comble du cynisme ! Etant donné le blocus total de la bande de Gaza d'une superficie de 360 km2 où vivent près de 1,7 million d’habitants palestiniens, où se réfugier ?  Même les hôpitaux et les écoles de l’ONU subissaient les bombardements tuant sans distinction des enfants !

Enfin, le 5 août 2014, un cessez-le-feu de 72 heures était conclu par l’intermédiaire de l’Egypte.

Bilan au matin du 6 août 2014 :

Côté palestinien :

Près de 1900 morts dont 80% de civils, 9000 blessés, on dénombre au moins 10 000 maisons détruites. Les dégâts sont évalués à 4 à 6 milliards de dollars

Côté israélien :

66 soldats et 3 civils tués.

        Quelque 520 000 Palestiniens déplacés par les combats sont rentrés chez eux, mais plus de 65 000 personnes n'ont plus d'endroit où vivre, plus de 10 000 maisons ou appartements ayant été détruits ou sévèrement endommagés, selon le communiqué de l'ONU.

Or, sans que cela soit une réelle surprise, un ancien porte-parole du Hamas a été trouvé mort jeudi 7 août dans un quartier de la ville de Gaza violemment bombardé par Israël, a annoncé le mouvement islamiste. Ayman Taha a été tué par les forces israéliennes qui l'ont « atteint dans un appartement où il se trouvait avec plusieurs autres personnes » dans le quartier de Chajaya, a précisé le mouvement dans un communiqué.

Et quelques heures après la fin du cessez-le-feu qui a expiré vendredi 8 août à 8 heures (7 heures à Paris), un Palestinien de 10 ans a été tué et six autres personnes ont été blessées dans un raid de l'aviation israélienne, ont indiqué les services d'urgence palestiniens. Côté israélien – deux personnes, un soldat et un civil – ont été légèrement blessées par une roquette dans le sud d'Israël, a indiqué l'armée.

Au moins 18 roquettes avaient été tirées auparavant depuis la bande de Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait alors ordonné à l'armée de riposter « vigoureusement ». Des témoins et des sources palestiniennes ont fait état de frappes aériennes dans le nord et le centre de la bande de Gaza, provoquant la fuite de milliers de Gazaouis. On croyait pourtant que l’objectif de détruire les tunnels meurtriers utilisés par le Hamas avait été atteint.

 Alors, LA question :

A quand la prochaine grande confrontation, avec hélas sans doute encore plus de victimes et un plus grand désastre ?

Car, à n’en pas douter, ce cessez-le-feu n’est en fait qu’une trêve. Les dirigeants israéliens qui l’avaient justifié par l’achèvement de l’objectif fixé le 17 juillet au début de l’invasion terrestre du territoire palestinien, à savoir la destruction des tunnels utilisés par les combattants du Hamas pour s’infiltrer en territoire israélien semblent découvrir l’erreur de leur estimation.

On en constate aujourd’hui le résultat désastreux. Et cette situation absurde ne peut que durer.

Le gouvernement israélien ne veut pas lever le blocus de Gaza qui asphyxie la population gazaouie. Il continue à encourager la colonisation en Cisjordanie, transformant le territoire d’un hypothétique état palestinien en véritable peau de léopard parsemée de petits bantoustans. Il continue de refuser le dialogue avec le Hamas, mouvement tenu pour organisation terroriste qui cherche la destruction d’Israél. Cette dernière considération est justifiée sur le plan officiel. Pourtant, les évènements démontrent que la solution ne peut en aucun cas être militaire. Elle ne peut être que politique. Et pour cela, il faudra bien discuter avec le Hamas. Aux yeux de la population palestinienne, le Hamas apparaît comme un mouvement de résistance.

Un événement important est survenu le 2 juin 2014, et qui n’a pas été assez souligné. Un gouvernement palestinien d’union nationale a été constitué dans lequel sont entrés 5 ministres proches du Hamas. Cela fait suite à l'accord de partage du pouvoir entre le Hamas et le Fatah, signé le 23 avril et mettant fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne administre les zones autonomes, et la bande de Gaza dirigée par le Hamas et sous blocus israélien.

Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, c’est la « fin de la division palestinienne », Du siège de la présidence palestinienne à Ramallah (Cisjordanie) il en a salué la prestation de serment

Ce cabinet de « consensus », dirigé par le premier ministre sortant, Rami Hamdallah, est composé de 17 ministres, dont 5 de Gaza, c'est un exécutif de transition.

Le président Abbas a d'ores et déjà promis que le nouveau gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait Israël et respecterait les engagements internationaux, afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix avec Israël.

C’est donc que malgré sa position officielle de principe concernant l’Etat d’Israél, le Hamas, partie prenante d’un gouvernement sous l’autorité du Fatah a accepté implicitement la reconnaissance de l’existence légitime d’Israel. Cela, le gouvernement de M. Netanyahou feint de l’ignorer, alors que de son côté Washington a fait part de son intention de collaborer avec le nouveau gouvernement palestinien, et a annoncé le maintien de son aide à l'Autorité palestinienne.   

Alors que cherche en réalité le gouvernement de M. Netanyahou, tandis que l’occasion présente lui est donnée de mettre le Hamas au pied du mur ? Et dans quel but continue-t-il d’encourager la poursuite de l’extension des colonies dans les territoires occupés, rendant ainsi l’émergence d’un état palestinien sur un territoire unifié dans des frontières reconnues de plus en plus improbable ?

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