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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 17:27

 

caisse-enregistreuse.jpgL’économiste Pierre Kopp a calculé pour le journal « Le Monde » le coût de la lutte contre le cannabis en France et la conséquence de son éventuelle légalisation sur le plan fiscal.

il semblerait  d’après ce calcul que la répression coûte actuellement 300 millions d’euros par an à l’Etatt alors que la vente légale de cette drogue qu’il faut bien appeler par son nom rapporterait au fisc 1 milliard d’euros par an. (Le Monde du 3 août 2011).

Chercherait-on à suggérer qu’il serait préférable, et n’oublions pas au passage profitable que l’Etat se fît dealer patenté ?

On a déjà assisté à travers les medias à une charge en règle en faveur de la légalisation, prétextant que cela assècherait le marché clandestin et priverait donc la délinquance de cette source de revenus.

Mais est-ce que la vente légale des cigarettes a empêché le trafic clandestin du tabac de prospérer ? On a encore saisi récemment 6,5 tonnes de cigarettes de contrebande pour une valeur de 1,5 millions d’euros en Bourgogne. Déjà en juin 2011, les douanes de Nancy en avaient saisi 5,2 millions de tonnes. Le trafic clandestin de tabac en tous genres est des plus prospères dans le monde malgré sa légalisation.Et une taxation dite dissuasive n'y fait rien.

Au demeurant, est-il admissible que pour un problème aussi grave et qui relève de la santé publique, on se cantonne à l’aspect pécuniaire ? Quid alors de la lutte contre le cancer, contre la myopathie et contre bien des affections dont le coût en matière de prophylaxie est considérable ? Comparera-t-on un jour le rapport qualité-prix entre la lutte contre la délinquance et son impunité ?

Rechercher à accroitre l’efficacité de la lutte doit être la priorité en toutes circonstances.

Il fut un temps pas si lointain, en un certain lieu, on faisait calculer aux écoliers le coût pour la société des soins accordés aux vieillards, aux handicapés physiques ou mentaux, etc ...  On connaît la suite. Gardons-nous bien de ne pas sombrer dans cette culture du rentable où l’Etat, renonçant à ses devoirs envers la société se transformerait en une gigantesque caisse enregistreuse dotée d’un logiciel au calcul lucratif.

Certes, l’Etat doit maîtriser ses dépenses et éviter de trop ponctionner les revenus des ménages. Mme Pecresse ne déclare-t-elle pas très judicieusement « La maîtrise des dépenses est notre priorité » ?

Alors, pourquoi maintenir la TVA dans la restauration à 5% alors qu’elle coûte à l’Etat 2,5 millions d’euros par an de manque à gagner ? Pourquoi utiliser des artifices pour compenser la suppression du bouclier fiscal ? Pourquoi  avoir acheté un ancien avion au prix du neuf pour renouveler la flotte présidentielle ? Cette opération aura causé au final à l’Etat un surcoût de 23,4 millions d’euros. (Le Monde 30/7/2011). Comment après cela prétendre sincèrement énoncer une « règle d’or » constitutionnelle en matière de budget ?

A bien y regarder, outre une politique ultra-libérale de gestion purement comptable, il s’agit de pure communication.L'Etat s'est déjà désengagé de ses fonctions les plus élémentaires au profit du privé, il cherche maintenant à rogner sur tout ce qui n'est pas directement producteur de plus-value. Le budget présentera peut-être ainsi un profil en équilibre, mais dans quel état retrouvera-t-on la société?

 

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