Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 13:42

4001414586.jpgLa cour d’assises n’a pas eu à juger le Docteur Bonnemaison pour avoir voulu mettre fin aux souffrances de sept de ses malades, mais parce qu’il a administré la mort seul, sans en référer à quiconque .

On ne peut pas admettre que le sort des malades en grande souffrance soit uniquement soumis au degré d’émotivité, à l’état psychologique ou mental d’un seul individu, tout médecin fût-il.

Et d’ailleurs, l'avocat général Marc Mariée a rappelé à la cour et aux jurés :

«  La loi, elle s'applique telle qu'elle existe. Nicolas Bonnemaison est là parce qu'il a donné la mort à des patients qui ne la demandaient pas. Nous sommes dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu'il est interdit de tuer. "

 Le docteur Bonnemaison " avait une parfaite conscience de se situer dans l'interdit. Il va lui-même chercher des ampoules d'Hypnovel ou de Norcuron. Il procède lui-même aux injections. Et tout cela, ce n'est pas la pratique habituelle d'un médecin. Il n'en parle à personne, ni aux familles ni au personnel soignant. Et il n'inscrit pas au dossier médical des patients les traitements qu'il a utilisés, même quand l'infirmière lui demande de le faire. Il agit dans une opacité totale. "

On peut faire crédit au médecin d’avoir éprouvé pour ses malades une grande  compassion devant leurs souffrances, mais il avait le devoir de s’en ouvrir à ses collaborateurs et à l’ensemble du corps médical. Cette question est trop importante pour ne relever que d’une initiative personnelle. Elle se traite de manière collégiale.

«  Etre trop compassionnel, c'est faire l'économie des autres. C'est les exonérer d'une responsabilité qui, pourtant, leur appartient. " a ajouté l’avocat général

Pour avoir trop aisément fait fi de cette règle essentielle, il aurait semblé légitime que la cour d’assises inflige au médecin au moins une peine de principe qui aurait sanctionné son individualisme en la matière.

Quant à l’accueil que le public a réservé au verdict d’acquittement, il est purement indécent. Il était question de souffrance, de mort, de deuil et non d’une télé-réalité ou de la fin d’un feuilleton télévisé.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de roger.rossi.over-blog.com
  • : questions d'actualité. Evènements vécus.
  • Contact

Recherche

Liens