Pour les élections législatives 2022 Melenchon a réussi le tour de force de coaliser des groupes hétéroclites autour de son propre programme sous l’appellation de « Nouvelle union populaire écologique et sociale », laissant penser qu’un tronc programmatique commun aura été réalisé au sein de cet amalgame. Or, rien de tel n’existe réellement. Seule, pour les participants de cet attelage fourre-tout la crainte de voir leur présence au Parlement réduite à néant les a poussés à passer sous les fourches caudines imposées par Mélenchon. Mais ne valait-il pas « mieux perdre les élections que perdre son âme » ? (1987 Michel Noir dixit). Au demeurant, la peau de chagrin à laquelle a été réduite leur part respective de sièges à pourvoir démontre à quel point ils ont été dévorés tout crus et consentants. On constate avec amertume combien l’absence totale de tout effort de réactualisation idéologique tout au long de la métamorphose du Monde leur a coûté cette paralysie stratégique devant l’activisme forcené de Mélenchon et les siens.
Mais, à supposer que cet arlequin dénommé « NUPES » réussisse à réaliser son hégémonie numérique au sein de l’Assemblée Nationale, que peut-on en attendre du point de vue programmatique ? Ils ne s’entendent ni sur l’Europe, ni sur le nucléaire, ni sur les questions sociétales, ni sur la laïcité, ni sur la question de l’islamo-gauchisme et les problèmes du wokisme, bref, sur pas grand chose, sauf de répéter en chœur en sautant sur leur chaise comme des cabris : « Social, social, social » sans même être d’accord sur le contenu de ce mantra.
On dit, parlant d’eux « la Gauche ». Non, plus exactement « les gauches », et de surcroît « irréconciliables ». On le mesurera sans doute très vite une fois l’Assemblée Nationale nouvelle invitée à adopter des textes.