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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 20:58
halte, Police!

Les images télévisées montrant la dispersion des campements de migrants à Paris ces jours de novembre 2020 ont quelque chose de consternant, voire de révoltant dans le pays de la Déclaration des droits de l’homme. Certes, le problème de l’immigration, et notamment quand il concerne l’immigration clandestine est fort complexe et ne se résout pas simplement en invoquant le concept d’humanité ou d’hospitalité, surtout en période de crise sanitaire et sociale.

Mais ces scènes particulièrement violentes nous ramènent inévitablement aux multiples incidents d’origine policière survenus lors de récents incidents ou manifestations de rues ou de quartiers : gilets jaunes, affaire Théo Luhaka, Cedric Chouviat ou autres.

Ainsi,

« A aucun moment … Théo Luhaka, qui cherche à faire une carrière de footballeur et a alors un casier judiciaire vierge – il a depuis été renvoyé devant le tribunal correctionnel dans une affaire d’escroquerie –, n’a été aperçu en train de commettre le moindre délit.

 Le 2 février 2017 le chef de bord B., qui se trouve sous lui, envoie des jets de gaz lacrymogène à bout portant … L’agent A. … assène des coups fouettés aux jambes, avant d’en porter un avec le manche de l’arme derrière la tête. Un geste disproportionné étant donné le fait que le jeune homme est déjà au sol … alors que D. frappe Théo Luhaka au visage, le gardien de la paix A. donne un coup d’estoc avec sa matraque, pointe en avant, au niveau des fesses. Il ne le sait pas encore, mais il vient de provoquer une blessure très grave, une plaie longitudinale du canal anal et du bas rectum en continuité et sur le trajet de la lésion sphinctérienne », dira le rapport médical. En langage courant, Il a perforé la chair à côté de l’anus, créant un nouvel orifice de 10 cm de profondeur. Le jeune homme s’effondre sous la douleur … L’agent D. lui donne un crochet dans le ventre. Il est ensuite menotté. L’agent A. place son genou sur sa nuque, "un geste non nécessaire et dangereux », relève la Défenseure des droits …

L’équipage de la BST n’en a pas fini avec Théo Luhaka. L’agent A. l’a redressé et l’a assis adossé au parapet. Alors qu’il a toujours les mains menottées dans le dos, le policier le frappe à deux reprises au visage. Sa tête heurte le mur. Son chef de groupe, le gardien de la paix B., le repousse à son tour violemment contre le mur. Son crâne cogne à nouveau le béton …

L’avocat du jeune homme a longtemps porté ce dossier avec son associé, un certain Eric Dupond-Moretti, devenu depuis ministre de la justice » (Le Monde 25/11/20)

Ou encore,

« J’étouffe ! » Le cri d’agonie est répété sept fois. Ce sont les derniers mots prononcés par Cedric Chouviat le 3 janvier 2020, lors de son interpellation par la police quai Branly, au bord de la Seine, à Paris…

L’homme a été plaqué au sol sur le ventre ; d’après un témoin présent sur les lieux, une clé d’étranglement a été effectuée. Victime d’un malaise cardiaque, Cédric Chouviat a été transporté à l’hôpital dans le coma. Il est mort deux jours plus tard. L’autopsie a mis en lumière une asphyxie avec « une fracture du larynx ».

« Cette tragédie est la signature, pour qui peut en douter, du fait que l’emballement répressif en France est un facteur de déshumanisation, y compris et malheureusement pour ceux qui devraient inspirer confiance et sécurité aux citoyens français : les derniers mots de Cédric font de son cri d’agonie un cri universel », estiment Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth. Pour Me Arié Alimi, ce drame met en cause les méthodes policières. (Le Monde 20/6/20) 

On peut encore évoquer les nombreux incidents survenus lors des manifestations des gilets jaunes en octobre-novembre 2018.

Dans tous ces exemples, on a vu la police montrer une exceptionnelle brutalité souvent disproportionnnée au regard du déroulement des évènements.

Mais il ne faut surtout pas parler de « violences policières » sous peine de voir le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin « étouffer » (sic) littéralement. Alors regrettons tout de même que nous constations une montée crescendo du caractère particulièrement « musclé » du comportement de la police, nous offrant d’elle une image fort peu républicaine des forces de sécurité. On use ici de termes diplomatiques pour ménager la santé de M. Gérard Darmanin. Tout cela nous éloigne regrettablement du climat consensuel qui avait prévalu lors des attentats terroristes contre Charlie-Hebdo le 7 janvier 2015. Mais à qui la faute ?

Comme la femme de César, les gardiens de la loi que sont les représentants de l’ordre doivent être irréprochables.

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