Rappelons quelques principes de base du droit international :
Le territoire est l'un des éléments constitutifs d’un État, c'est pourquoi le droit international dans le cadre des règles sur le respect des souverainetés étatiques a consacré le principe général de la souveraineté territoriale. On retrouve ce principe dans la Charte de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.). article 2 paragraphe 4 :
« les membres de l'ONU s'engagent à ne pas recourir à l'emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l'indépendance politique de l'Etat de toute manière incompatible avec les buts des Nations Unies ».
Et dans une de ses résolutions, l’Assemblée générale de l’O.N.U. a rattaché l'intégrité territoriale au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
L'évolution du principe a ensuite opéré un saut qualitatif par l'extension de la garantie aux territoires des peuples qui ne se sont pas encore constitués en Etats
Or, l’Histoire nous a démontré par la suite que selon l’importance politique, diplomatique ou défensive des protagonistes, ce principe a connu une application à géométrie considérablement variable. Il est arrivé au général De Gaulle de parler d’ « un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur »
Il suffit d’en rappeler quelques exemples notables :
Annexion du Tibet par la Chine : protestation de principe sans grands effets.
Annexion du Kowet par l’Irak : 1ère guerre contre l’Irak initiée par les Etats-Unis dont les véritables motivations furent plus stratégiques que juridiques ou morales.
Annexion de la Crimée et intervention russes en Ukraine : timides protestations internationales.
Grandes manœuvres de la Chine dans le Pacifique pour élargir son domaine maritime au détriment de ses voisins : le monde regarde ailleurs
Occupations territoriales successives et installations de colonies en Cisjordanie par Israel, suivies aujourd’hui d’une prétention déclarée d’annexion pure et simple. Droits des palestiniens continuellement bafoués : La réaction internationale est longue à venir.
Que reste-t-il des grands principes généreux qui avaient inspiré les nations constituées en Organisation Internationale au lendemain d’une guerre dont le caractère génocidaire les avait traumatisées ?
Piètre résultat. On parle de « Realpolitik ».
Il a été fait grand tintamarre de conférences et de déclarations sur la préservation de l’état de la planète, mais quel véritable intérêt y aurait-il à lutter pour la qualité de l’environnement si ce n’est que pour laisser ses habitants s’entredéchirer ?