« Nous avons 35 % de gènes communs avec les jonquilles et 98 % de gènes communs avec les chimpanzés » ? Et alors ?
Amusons nous un peu. Attachons un pinceau à la queue de l’âne Buridan et plaçons la au-dessus d’une gamme chromatique complète de pots de peinture.
Ce qui en sortira aura 98 à 99% de couleurs communes avec » l’Annonciation faite à Marie » de Fra Angelico ou le « plafond de la Chapelle Sixtine » de Michel-Ange. Que pourrait-on en déduire ? A l’appréciation de chacun.
Retenons surtout que Neil Armstrong est allé sur la lune, que l’homme explore la surface de Mars, alors que le chimpanzé est resté rivé à son arbre. Les 5% de gênes différents doivent sans doute y être pour quelque chose.
Autre jeu pour égayer le confinement contraint en cette période de cov-19 :
Imaginons que l’enfant d’un pygmée de l’Afrique Centrale et le petit d’un chimpanzé soient placés tous les deux au lycée Henri IV à Paris pendant toute leur scolarité. On peut toujours espérer sérieusement que le petit pygmée pourrait devenir un futur Einstein tandis que le chimpanzé continuera immanquablement à se suspendre au lustre de la classe et à faire sous lui.
Et d’ailleurs, conformément à la légendaire bonté divine :
Dans les temps bibliques, Noë inspiré par la mansuétude du Très haut a embarqué dans son arche toute la diversité du monde du vivant. En attendant la décrue comme le déconfinement, n’aurait-il pas pu créer un langage commun qui aurait permis à tout son monde divers et multiple d’inventer une cohabitation parfaitement pacifique facilitée par un langage commun, effaçant de la sorte le fratricide de Caen contre Abel, l’imbroglio de la Tour de Babel, le péché originel de l’archi-arrière grand-papa Adam et l’archi-arrière grand-maman Eve, et instaurant ic et nunc un paradis sur terre ? Cela aurait au moins épargné plus tard à Zamenhov de se décarcasser à inventer un vain Esperanto un peu neu-neu.
Et on aurait l’ineffable plaisir de voir l’hirondelle jouant au badmington avec John Mac Enroe, la panthère faire un calin à un crocodile et Jean-Marie Le Pen embrasser sur la bouche Leonid Brejnev.
Hélas ! L’unicité apparente du monde du vivant ne signifie pas forcément la parfaite identité et la concorde des natures. Gardons nous de l’ideologie qui a toujours tendance à annihiler l’esprit critique.