Interrogé sur la chaîne LCI par David Poujadas sur l’Affaire Benalla, le porte-parle du gouvernement M. Benjamin Grivaux exprimant ostensiblement un air d’indignation affirme que ce n’est qu’une affaire individuelle que l’opposition exploiterait à des fins politiciennes. Mais de quoi parle-t-on ?
M. Benalla, chargé de mission auprès du Président de la République pour sa sécurité a été filmé à son insu le 1er mai 2018 au milieu de policiers passifs, et en train de tabasser violemment deux jeunes manifestants. Fait aggravant, il était indument muni d’un casque , d’un brassard et d’une radio de police.
Le journal Le Monde ayant révélé le 19 juillet l’incident, le porte-parole de la Présidence, M. Bruno Roger-Petit déclare le lendemain que le Président de la République ayant été informé dès le 2 mai avait exigé une sanction.
Or, en guise de sanction, il avait été infligé à M. Benalla une suspension de 15 jours avec privation de salaire, ce qui n’est en fait qu’une simple mesure administrative.
Et ce n’est qu’après la révélation du journal Le Monde qu’une décision de licenciement a été prise et la procédure judiciaire enclenchée..
Alors, pourquoi a-t-il fallu attendre près de 3 mois, pour que la justice soit saisie ?
Et le plus surprenant, c’est qu’après toutes ces péripéties, des photos révèlent que M. Benalla, bien que suspendu ou licencié continuait à accompagner le couple présidentiel dans ses déplacements et à assurer sa sécurité : ainsi par exemple, sa présence est attestée à Giverny, aux cérémonies du 14 juillet ou dans le car ramenant à Paris les vainqueurs de la coupe mondiale du foot-ball. Qui plus est, on apprend qu’il bénéficie d’un luxueux logement de fonction normalement réservé aux proches du chef de l’Etat et d'une voiture de fonction avec gyrophare. Et perçoit un salaire de 5 000 euros.
On constate donc que dans toute cette sinistre aventure, la responsabilité du Président de la République, garant du respect et du bon fonctionnement des institutions de la République semble directement engagée.
Et M. Grivaux vient sereinement nous dire que cela n’est qu’une affaire individuelle, c’est à dire, circulez, il n’y a rien à voir ?
Les représentants de la Nation devraient se désintéresser du bon fonctionnement des institutions et regarder ailleurs pendant que les plus hautes instances de la République agiraient selon le bon plaisir du Prince ?
Il y a là une conception de la démocratie qui relève pour le moins des Républiques bananières.
Assez jouer à Guignol, et que la justice et la Nation se fassent respecter.