Les nations d’Europe semblent continuer de porter comme un sceau d’infamie le souvenir de s’être tu naguère, ou d’avoir feint d’ignorer que quelque part en leur sein, des plus cultivées d’entre elles massacraient les juifs par millions. O mânes de Goethe, de Schiller, de Beethoven et de bien d’autres, combien de fois avez-vous dû vous retourner dans vos tombeaux tandis qu’on se bouchait yeux et oreilles?
Et aujourd’hui ? Ces mêmes peuples feignent de regarder ailleurs tandis que les fils et filles des victimes de l’Holocauste, amnésiques, tirent à balles réelles sur les Palestiniens qui manifestent le plus souvent à mains nues pour réclamer une patrie légitime.
Tandis qu’en un lieu, c’est en liesse qu’on célèbre l’avènement d’une patrie, ailleurs le même jour on meurt d’avoir eu l’aplomb de revendiquer sa terre.
Honte à ce qui se prétend être une « Communauté Internationale » de laisser se perpétrer une si scandaleuse injustice !
Ne devrions-nous pas nous rappeler comme gravés dans le marbre, et bien que se rapportant à d’autres sinistres circonstances, ces propos de Jean Cayrol :
« Il y a nous … qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin ».